La connaissance du passé colonial encore très faible en Belgique

Les Belges connaissent encore très peu le passé colonial, bien que les manifestations Black Lives Matter (2020) aient aiguisé nos connaissances sur le sujet. C’est la conclusion d’une étude menée par l’Université d’Anvers en collaboration avec le Musée de l’Afrique.

« Notre culture générale fait cruellement défaut », disent les chercheurs. « Sur les douze questions, nous ne répondons correctement qu’à quatre en moyenne. » Par exemple, la plupart des gens ne savent pas que Lumumba a été le premier Premier ministre du Congo indépendant. Ou les gens ne savent pas que le Rwanda et le Burundi étaient également sous administration belge.

Les chercheurs ont également voulu savoir si les manifestations Black Lives Matter aux États-Unis (2020) avaient une influence sur notre connaissance du passé colonial. « Les manifestations, qui ont commencé après que George Floyd a été tué par la brutalité policière, ont fait en sorte que la décolonisation reçoive beaucoup plus d’attention dans les médias belges au cours des deux dernières années », ont constaté les chercheurs.

Une analyse de Het Laatste Nieuws et De Standaard montre qu’après les manifestations du BLM, deux fois plus d’articles ont été publiés sur la décolonisation ou le racisme que les années précédentes. Selon les chercheurs, cela aurait eu un impact limité sur notre niveau de connaissances.

Avis partagés

« Il est remarquable que la population belge ait exprimé moins de soutien aux mesures de décolonisation, comme la suppression des noms de rues, en 2022 qu’en 2020 », explique Zeger Verleye, assistant en sciences politiques à l’UAntwerp.

Néanmoins, le racisme semble préoccuper la majorité de la population belge, bien que 20 % pensent que des cours sur le racisme dans l’éducation ne sont pas nécessaires. Les opinions de la population belge sont fortement partagées sur les quotas pour les minorités ethniques à la télévision.

Les politiciens

Enfin, l’analyse des déclarations des parlementaires montre que les politiciens utilisent trois stratégies pour éviter plutôt qu’assumer leurs responsabilités.

Une première stratégie consiste à éviter le débat. Une seconde est de reconnaître le racisme comme un problème structurel, mais de ne pas le lier à son propre passé colonial. Dans le cadre de la troisième stratégie, les parlementaires veulent « réparer » l’injustice historique, mais principalement par des politiques symboliques, comme les excuses. Les formes matérielles de compensation sont moins discutées.



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