La Commune de Molenbeek envoie la police pour évacuer le centre d’asile, Fedasil réagit avec colère : « Inhumain »


Le centre d’accueil, mis en place provisoirement pour accueillir les réfugiés ukrainiens et par la suite pour faire face à la crise de l’accueil, est situé avenue François Sebrecht à Molenbeek-Saint-Jean.

« La police est actuellement présente au cinquième étage, où se trouvent les chambres des résidents », explique Mieke Candaele, directrice de la communication chez Fedasil. « Les demandeurs d’asile se sont enfermés, après quoi la police a scellé les chambres de l’extérieur. Cette situation est inédite. Je n’ai jamais rien vécu de tel en 20 ans d’existence de Fedasil », déclare Candaele. « Ces personnes sont totalement innocentes et sont victimes d’une situation qui n’a rien à voir avec elles. C’est inhumain. »

Les démêlés entre la commune de Molenbeek et Fedasil au sujet du centre d’accueil ne datent pas d’hier. Le centre a été ouvert il y a plus d’un an pour accueillir des réfugiés ukrainiens, mais selon la maire Cathérine Moureaux (PS), cela a « mis la municipalité dans d’énormes difficultés ». Selon Moureaux, les difficultés socio-économiques et financières de la commune n’ont pas été prises en compte.

Le maire a contesté la décision devant le tribunal. En août, Moureaux est tranché : Fedasil doit quitter l’immeuble pour des raisons d’urbanisme. En janvier, Fedasil a de nouveau demandé un permis d’urbanisme pour donner une nouvelle destination à l’ancienne maison de repos.

Image Marc Baert

« Malgré une double condamnation judiciaire, l’Etat fédéral maintient sa position et n’applique pas les décisions de justice. Les citoyens de Molenbeek ne peuvent pas comprendre cela, encore moins l’accepter », déclare Moureaux.

Fedasil refuse de coopérer à l’évacuation progressive du bâtiment. « Le permis d’urbanisme est en cours de traitement par la région, mais entre-temps, une situation totalement dangereuse est en train de se créer. Nous devons corriger cela, mais pas comme ça. Nous faisons des efforts permanents pour entrer en dialogue avec la municipalité et le maire.

Nicole de Moor :  » Regrette l’action  »

La secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V) répond également à la situation. « Je regrette l’intervention policière au centre Sebrechts à Molenbeek aujourd’hui. La réalité est qu’aujourd’hui nous n’avons toujours pas de places excédentaires et nous ne pouvons pas fermer les centres qui fonctionnent bien. Je ne suis pas en train d’ouvrir un centre à Grimbergen et d’en fermer un à Molenbeek. Fedasil ne peut donc pas coopérer à cette évacuation.

« C’est un centre qui fonctionne bien, donc je ne comprends pas pourquoi les gens veulent le fermer. Nous avons bien travaillé avec le gouvernement local de Molenbeek ces derniers temps. Entre autres avec l’évacuation de la zone du canal, qui était une urgence humanitaire et où nous avons trouvé ensemble une solution humanitaire », poursuit de Moor. « Je reste ouvert au dialogue avec le gouvernement local pour trouver ensemble une solution pour la pérennité du centre Sebrechts à Molenbeek. »



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