« La commission des pesticides a dissimulé des risques pour les résidents locaux »

Le procès concernant l’épandage de pesticides à Boterveen va-t-il se poursuivre ? Le juge a décidé en juillet que le producteur Joling pouvait utiliser quatre types de ces produits. Mais d’après des documents, selon le programme télé Zembla il semble que des informations sensibles aient été dissimulées sur les risques liés aux pesticides.

Plus tôt cette année, plusieurs habitants de Boterveen ont intenté une action en justice pour restreindre l’utilisation de pesticides. Ils craignent pour leur santé car les plantes d’un champ de lys adjacent du producteur Joling sont pulvérisées avec des pesticides. Le tribunal d’Assen a décidé en juin d’interdire l’injection de ces substances. Mais l’interdiction n’a pas duré.

Joling a déposé une plainte en urgence auprès du tribunal d’Arnhem-Leeuwarden et a partiellement obtenu gain de cause. L’interdiction de pulvérisation a été en partie levée un mois plus tard. Joling pourrait continuer à utiliser quatre types de pesticides dans son champ de Boterveen. L’interdiction de pulvériser toutes les autres substances restera en vigueur pour le reste de l’année.

Cependant, selon Zembla, tous les risques liés aux pesticides ne sont pas connus. La sécurité des pesticides est testée par le Conseil d’Autorisation des Produits Phytopharmaceutiques et Biocides (Ctgb). Zembla rapporte que le Ctgb a dissimulé les risques que courent les riverains en consommant ces substances.

Les documents reçus par le programme après un recours auprès de l’Open Government Act (Woo) montreraient que le Ctgb a constaté des dépassements des normes pour sept pesticides dans un échantillon en 2015. Il s’agissait de ressources provenant de la culture de bulbes et de fruits, dont six sont encore autorisées aux Pays-Bas. L’institut a identifié des risques particuliers pour les enfants. Mais la Ctgb a décidé de ne prendre aucune mesure.

En interne, l’autorité d’homologation parle de “dépassements mineurs” et déclare qu’elle considère cela comme une “base insuffisante” pour approfondir l’enquête sur les pesticides. Les données n’ont pas été partagées avec le secrétaire d’État responsable et donc pas avec la Chambre des représentants. Une lettre adressée au secrétaire d’État à l’Infrastructure et à l’Environnement de l’époque indique qu’« aucun risque » n’a été constaté.

Selon Zembla, le Ctgb a également joué un rôle notable en 2019 dans la publication du rapport du RIVM « Recherche sur l’exposition des résidents locaux (OBO) ». Dans ce rapport, l’Institut national de la santé publique et de l’environnement conclut que des pesticides se trouvent dans et autour des habitations des personnes vivant à proximité des champs de bulbes à fleurs. Les chercheurs trouvent des pesticides dans l’air ambiant des maisons, dans la poussière domestique et même dans les couches des bébés.

Dans la version préliminaire du rapport, le RIVM appelle à des recherches plus approfondies sur les risques pour la santé. Le Ctgb aura accès au rapport avant sa publication et s’opposera ensuite à une enquête plus approfondie. Suite aux commentaires de l’institut, le RIVM supprime plusieurs passages du rapport. Cela signifie que disparaît l’appel à renforcer l’autorisation des pesticides au niveau national et à ne pas attendre les procédures européennes.

Dans une réponse écrite à Zembla, le Ctgb nie avoir dissimulé des risques. Selon l’institut, les résultats des différents modèles ont permis de conclure que les produits étaient sans danger pour les résidents locaux.

Le ministère de l’Agriculture, ministériel responsable du Ctgb, a informé Zembla qu’il prenait au sérieux les conclusions du programme. Les résultats seront également discutés avec l’autorité d’admission.



ttn-fr-41