La Colombie veut faire remonter plus rapidement à la surface une ancienne épave contenant un trésor d’une valeur de 18 milliards d’euros


Le « Saint Graal des épaves » s’appelle le navire San José, qui a coulé près de Carthagène en Colombie. Le président colombien Gustavo Petro souhaite que le galion espagnol vieux de plusieurs siècles, avec à son bord un trésor d’une valeur de plusieurs milliards, refait surface avant la fin de son mandat en 2026. Accélérez, car il y a des corsaires sur la côte.

On estime qu’environ 200 tonnes d’or, d’argent et d’émeraudes ainsi que des millions de pièces de monnaie se trouvent dans l’épave du San José. L’ensemble représente une valeur actuelle estimée entre 3,5 et 18 milliards d’euros.

Le légendaire navire amiral espagnol de 62 canons naviguait de Portobelo, au Panama, à Carthagène en 1708, à la tête d’une flotte au trésor composée de 14 navires marchands et de trois navires de guerre espagnols, lorsqu’il rencontra une escadre britannique au large de la péninsule de Baru, au sud de Carthagène, Colombie. Une bagarre s’ensuit et l’entrepôt de poudre explose. En plus des prétendus trésors que les Espagnols avaient capturés en Amérique latine au cours des six années précédentes, le 8 juin 1708, 589 des 600 marins à bord ont également disparu avec le navire au fond marin. Seuls onze membres d’équipage ont pu être sauvés.

Non seulement la Colombie revendique la propriété du San José depuis des décennies, mais aussi l’Espagne, le groupe indigène bolivien Qhara Qhara et l’entreprise américaine de sauvetage Glocca Morra, qui affirme avoir été la première à retrouver l’épave en 1981. Glocca Morra, aujourd’hui appelée Sea Search Armada, a alors transmis les coordonnées à la Colombie à la condition que la moitié de la cargaison très précieuse leur revienne. Qhara Qhara récupère alors le trésor parce que son peuple avait été contraint d’extraire l’or et les bijoux à bord. Et l’Espagne ? En 1708, le navire appartenait au roi espagnol Philippe V, d’où leur revendication.

Image de pots trouvés sur le site archéologique du galion espagnol situé au fond de la mer des Caraïbes. © EPA

En 2015, le gouvernement colombien a annoncé que des plongeurs de la marine avaient découvert la légendaire épave à 200 mètres de profondeur, mais dans un endroit différent de celui indiqué par Sea Search Armada. L’emplacement exact reste un secret d’État. Mais l’entreprise américaine a vu les choses différemment et, selon Bloomberg, elle a saisi la justice pour réclamer la moitié du trésor, soit 10 milliards de dollars, soit plus de 9 milliards d’euros.

L’année dernière, une équipe de plongeurs colombiens a fait surface avec des images impressionnantes de la cargaison parfaitement conservée du San José. Et maintenant, le pays veut clairement se dépêcher pour sauver le navire avant la fin du mandat du président Gustavo Petro en 2026, avec l’aide du secteur privé. « C’est l’une des priorités du gouvernement », a déclaré le ministre de la Culture Juan David Correa.

Une illustration du galion espagnol San José.
Une illustration du galion espagnol San José. © EPA

Autres découvertes du galion espagnol San José du XVIIIe siècle.
Autres découvertes du galion espagnol San José du XVIIIe siècle. © EPA

Canons du San José au fond de la mer des Caraïbes.
Canons du San José au fond de la mer des Caraïbes. © EPA



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