La chanteuse et muse de la mode Françoise Hardy est décédée à l’âge de 80 ans


Françoise Hardy est décédée à l’âge de 80 ans.

Hardy, qui fut d’abord considérée comme l’incarnation des tenues libératrices des adeptes du style pop Yéyé puis devint une icône du chic parisien intemporel et décontracté, était considérée comme une égérie dont le style était imité depuis un demi-siècle. Un peu contre sa volonté, Hardy est devenue une idole de la mode multigénérationnelle.

« Mademoiselle Hardy » est apparue pour la première fois sur scène en chantant en 1962, vêtue d’un pull noir informe et d’une frange blonde qui couvrait la moitié de son visage. La jeune femme d’1,72 m à l’allure androgyne n’aimait pas son corps. Des décennies plus tard, elle a déclaré qu’elle s’était toujours sentie « mal à l’aise dans sa peau » avant de devenir l’archétype désirable de tant de générations de femmes.

« L’association jean flare, manteau court en fourrure et sabots qu’adorait Françoise Hardy dans les années 60 est un look aujourd’hui très demandé par les fashionistas », rappelait le magazine Marie Claire en 2018.

La jeune chanteuse, devenue star du Yéyé avec « Tous les garçons et les filles », se glisse rapidement dans des looks rendus plus audacieux par les volumes et les matières, des robes trapèze aux pantalons en cuir. Hardy incarne la fashion break des années 1960 et relègue aux oubliettes les voluptueuses pin-up de la décennie précédente, incarnées par Marilyn Monroe.

Leurs tenues varient du très court au très ample, du féminin au masculin, dégageant un vent de liberté qui annonce la prochaine révolution générationnelle de 1968. Dans une simple mini-robe portée avec des bottes blanches mi-hautes, Françoise Hardy symbolise encore aujourd’hui la féminité brisée de l’époque.

Muse du rétrofuturisme

En 1965, Jean-Marie Périer, le photographe du magazine « Salut les copains », avec qui elle entretient une relation amoureuse orageuse, lui présente un couturier qui va changer sa vie : André Courrèges. Le créateur de mode, qui a fait un retour hype dans les années 2020, est devenu un intime. « Avec le recul, je peux dire que si je devais avoir un lien avec un grand couturier, ce ne devrait être qu’avec lui, car il est différent des autres. C’est un poète, un rêveur, un être intact », écrit-elle dans ses mémoires « Le Désespoir des singes et autres bagatelles ».

Le chanteur est également devenu le visage d’une autre grande entreprise de mode. Paco Rabanne, qui a lui aussi sauté comme une fusée sur la tendance rétrofuturiste, a choisi la chanteuse du « Temps de l’amour » comme égérie. La mini-robe en métal doré qu’elle portait en 1968 « était un énorme coup publicitaire » pour la créatrice, Delphine Pinasa, directrice du Centre national du costume de scène, rappelait à l’AFP en mai. « Cela l’a également mis sous les projecteurs, grâce à la petite robe qu’elle portait. »

Le costume métallique, également signé Rabanne, qu’elle portait sur scène semblait tomber comme un voile sur sa silhouette longue et élancée, mais en réalité il pesait une dizaine de kilos et était une torture, comme Françoise Hardy l’a avoué plus tard à la presse.

Françoise Hardy, vénérée outre-Manche, devient rapidement l’incarnation de la nouvelle Parisienne, chic en toutes circonstances, avec un je ne sais quoi qui transforme les pattes d’éléphant, les blazers et les cheveux longs et fins en un moment de pure bohème.

Après sa carrière, la chanteuse a encore épuré son image en adoptant un jean cohérent et une coupe garçon naturellement blanche, bien avant que cela ne devienne un geste socialement engagé. (AFP)

Cet article traduit et édité a déjà été publié sur FashionUnited.fr



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