Il y aura toujours une queue légale à la pension de retraite des anciens présidents de la Chambre qui, il y a quelques semaines, a mis le Parlement fédéral sur des échasses. Le Bureau de la Chambre, autrement dit la gestion courante du Parlement, veut récupérer « ce qui peut et doit être récupéré ». Le régime est également interrompu et revu.

L’actuelle présidente de chambre Eliane Tillieux (PS) a fait examiner les avantages en question par deux cabinets d’avocats. La conclusion des deux avis est claire : le règlement a été établi de manière illégale. De plus, les sommes versées comptent pour la pension totale, qui est limitée par la loi dite Wijninckx. L’une des recommandations suggère également que les anciens présidents de parlement pourraient être poursuivis.

Le Bureau a examiné l’avis mercredi après-midi. Là, il a été décidé que les suppléments de pension seraient récupérés. Au total, il s’agit d’un montant de près de 1,3 million d’euros qui a été versé à cinq anciens présidents de la Chambre. Le montant exact qui sera récupéré n’est toujours pas clair. Par exemple, l’un des cinq, Jean Defraigne, est décédé en 2016.

Herman De Croo avait déjà annoncé qu’il verserait la prestation de retraite – dans son cas 210 000 euros bruts – à Kom op Tegen Kanker. Cela n’était pas encore arrivé, a-t-il dit à De Morgen. « Est-ce que je vais encore le faire si je dois rembourser le montant ? Permettez-moi d’y réfléchir un instant. D’ailleurs, je me demande combien j’aurais à rembourser, car j’ai aussi payé des impôts sur ce montant.

« C’est une affaire aigre », ajoute De Croo. « Je pèse mes mots : je suis furieux. Je n’ai jamais commis d’irrégularité, et maintenant je suis pris dans cette tempête. Ces montants sont approuvés chaque année par le Parlement. C’est juste fou.

Siegfried Bracke, qui a reçu un total de 126 000 euros, ne comprend pas non plus comment un stratagème peut être illégal s’il a toujours été autorisé par la Chambre et que les députés ont approuvé les dépenses année après année. « Je ne peux dire qu’une chose : dans une démocratie, ce n’est pas à un cabinet d’avocats de déterminer ce qui est légal. »

La Chambre a également décidé que la Cour des comptes devait procéder à un audit de la gestion opérationnelle du Parlement, comme l’avaient demandé Groen et N-VA, entre autres.



ttn-fr-31