Les clips vidéo de Marilyn Manson se caractérisent depuis toujours par leur impact esthétique et leur richesse iconographique. Et « As Sick As The Secrets Within » ne l’est pas moins. Manson, avec son collaborateur Bill Yukich, récupère une partie des motifs visuels de clips célèbres de sa carrière tels que « Sweet Dreams » ou « Tourniquet » et les réinterprète dans une tonalité sinistre. Moins miteux mais plus sombre.

À l’imagerie classique blasphématoire et satanique (figures de vierges, d’anges déchus, Manson buvant au calice sacré, écrivant avec un crâne à ses côtés comme saint Jérôme), s’ajoute la prééminence des images de céphalopodes. Un motif visuel qui rappelle à la fois l’érotisme et la terreur tentaculaire si courants dans le genre eroguro japonais, et les créatures lovecraftiennes représentées comme de grands céphalopodes dans la bande dessinée et au cinéma.

Un autre élément notable est cette sorte de placenta ou de seconde peau dans laquelle le chanteur semble emprisonné. Tout au long de la vidéo, nous voyons ses tentatives pour en sortir, pour briser cette « cage », comme le disent les paroles, dans laquelle il est enfermé. Cette séquence peut-elle être interprétée de manière personnelle, comme la représentation symbolique des tentatives de « renaissance » d’un chanteur tombé dans l’enfer de l’inutilité musicale et du rejet du public ?



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