"La Belgique viole les lignes directrices sur le contrôle de l’âge des mineurs étrangers »

La manière dont notre pays traite les mineurs non accompagnés à leur arrivée va à l’encontre des directives européennes et internationales. C’est ce qu’affirment deux centres spécialisés de l’Université de Gand dans une recommandation à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), écrit Knack mardi matin.

L’année dernière, 7 180 signalements de mineurs non accompagnés ont été effectués. Souvent, il n’est pas immédiatement clair si la personne qui arrive est vraiment mineure. C’est pourquoi le Service des Tutelles compétent procédera à un contrôle médical de l’âge. Ce service relève de l’autorité du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD).

En 2021, 2 435 décisions d’âge ont été prises. Environ 69% se sont avérés majeurs après ce test.

Mais ce contrôle de l’âge n’est pas sans controverse. Une affaire est pendante devant la Cour EDH depuis septembre 2021. Il s’agit d’une Guinéenne dont le contrôle d’âge montrerait qu’elle était majeure à son arrivée en 2019, une décision qu’elle rejette.

Dans ce cas, deux centres spécialisés de l’Université de Gand ont fourni une soi-disant « intervention tierce ». Il s’agit du Centre des droits de l’homme (HRC) et du Centre d’étude sociale des migrations et des réfugiés (CESSMIR). Par une telle intervention, la Cour offre aux ONG ou aux universitaires la possibilité de fournir des conseils juridiques.

Selon l’avis, la manière dont notre pays détermine l’âge des mineurs non accompagnés est contraire aux directives européennes et internationales.

scintigraphie osseuse

Une épine dans l’œil est la manière dont le Service des Tutelles vérifie l’âge des mineurs suspects. Cela se fait via une scintigraphie osseuse, également connue sous le nom de « triple test ». Les centres de Gand soulignent que les fondements scientifiques de la scintigraphie osseuse sont loin d’être clairs. Ainsi, la marge d’incertitude serait trop grande. Donc, le risque d’une erreur est vite fait, semble-t-il.

De plus, le Service des Tutelles n’agirait pas correctement en ne proposant pas immédiatement aux mineurs suspects un tuteur temporaire pendant la période pendant laquelle l’enquête est en cours.



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