La Belgique est l’un des douze États membres de l’Union européenne qui a exprimé aujourd’hui, lors d’un Conseil européen des ministres de l’Asile et de la Migration à Luxembourg, sa volonté de coopérer volontairement pour accueillir les migrants secourus en Méditerranée. Une condition importante est que le mécanisme de distribution soit flexible et tienne compte de la situation d’accueil d’un pays. Cela a été entendu d’une bonne source.
La réforme de la politique migratoire européenne est bloquée depuis des années. La présidence française de l’UE, qui expire fin juin, a avancé vendredi sur un premier volet du paquet de propositions du Pacte Asile et Migration proposé par la Commission européenne en septembre 2020.
Dans un contexte constructif, alors que les 27 États membres manifestaient leur solidarité face au début du flux de réfugiés de guerre en provenance d’Ukraine, la Présidence française a initié un mécanisme de répartition volontaire entre États membres pour les réfugiés, y compris les migrants secourus en Méditerranée. L’objectif est de réaliser dix mille “relocalisations” dès la première année, indiquent diverses sources européennes.
Les pays qui continuent à refuser ce genre de “solidarité humaine” seront obligés d’apporter une contribution financière directe aux pays les plus sous pression, comme l’Italie, l’Espagne, la Grèce ou Malte. Ils peuvent également fournir du personnel pour le contrôle aux frontières.
Le volet “solidarité” est accompagné d’un volet “responsabilité”, ainsi que de deux autres propositions du pacte. Par exemple, la base de données EURODAC est en cours d’extension, qui contient toutes les données biométriques de chaque migrant qui entre en Europe. Il y aura également un nouveau contrôle obligatoire aux frontières extérieures de l’UE. Une “large majorité”, selon la présidence française, a voté en faveur des deux propositions.
Selon la commissaire européenne aux affaires intérieures Ylva Johanssen, la “large majorité” des États membres qui soutiennent les trois propositions représente “un grand progrès”. Dans les prochains jours, la présidence française et la Commission organiseront une réunion d’une “plate-forme de solidarité” pour transposer “l’accord historique”, a déclaré le ministre français Gérald Darmanin.
Pourtant, le pacte est “loin d’être complet”, a déclaré un diplomate, même s’il a salué l’approche française. Ce qui est sur la table est encore “assez flou”. Des chiffres concrets et des propositions sont attendus dans les prochains jours. A tout le moins, il y a désormais une “volonté d’aller de l’avant”, alors qu’il y a encore peu, elle semblait “morte et enterrée”.
Mécanisme de distribution temporaire
La Belgique est l’un des douze États membres qui souhaitent participer à la proposition d’un mécanisme de distribution temporaire, valable un an mais renouvelable. Cependant, notre pays exige que le mécanisme soit souple et tienne compte de la situation nationale d’accueil. La raison en est que notre pays, comme les pays voisins, a beaucoup de migration “secondaire”, avec des demandeurs d’asile qui ont déjà déposé une demande ailleurs ou qui doivent être traités par d’autres pays. La totalité du pacte est donc importante pour notre pays, avant qu’une quelconque avancée puisse être faite en matière de délocalisation. Et avec le contrôle obligatoire aux frontières extérieures et la base de données EURODAC, deux conditions “très importantes” pour la Belgique, “on n’en est pas encore là”.
Les Pays-Bas ont déjà indiqué qu’ils n’accepteraient pas de demandeurs d’asile, car le système d’accueil y est déjà sous pression. L’Autriche a également exprimé ses objections, car elle craint “un mauvais signal pour les passeurs”. La France, l’Allemagne et l’Italie ont en revanche évoqué de “grands progrès”.
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