NonNicolas Winding Refn est un réalisateur culte. En fait, c’est déjà devenu un acronyme, NWR. Il a accompli entre 1996 et 2005 une trilogie, Poussoir, qui est – aussi – culte. En fait dans Poussoir il y a beaucoup de place à portée de main. Les clichés sont presque toujours réalisés en lumière naturelle. Les gangsters protagonistes sont très grossiersmais comme tous les gangsters, si vous touchez leur mère, ils vous en veulent.

Cette concentration de culte signifiait que aujourd’hui au Lido, lors de la projection dans la salle isolée Corinto, il y avait une extraordinaire concentration de « raga » hyper motivés. La « Rush line », la file d’attente des personnes accréditées mais sans billets, déjà une demi-heure avant le début de la projection, était décidément disproportionnée par rapport à la capacité d’accueil. Et la journaliste a entendu de ses propres oreilles l’une des personnes attendues avec impatience prononcer ces mots : «Quand il arrive, je l’embrasse sur la bouche».

Nicolas Winding Refn au Door Show la restauration du premier chapitre de Pousseur, le film qui l’a lancé en tant que réalisateur et Mads Mikkelsen, trafiquant de drogue avec un crâne tatoué, comme un foutu Scandinave. Mais aussi un court métrage de 7 minutes, La beauté n’est pas un péchéqui, comme l’a résumé Alberto Barbera dans la présentation, C’est une publicité, mais c’est trop beau pour être juste une publicitéet c’est la raison pour laquelle il est présenté en sélection officielle, en Séance Spéciale Hors Compétition.

Mads Mikkelsen, à gauche, dans « Pusher » (1996).

Le réalisateur de 54 ans qui, devant le jeune public, il a admis son arrogance (« En revoyant le film 28 ans plus tard, je m’en suis rendu compte ») ne semble pas avoir changé d’attitude : « A partir de demain, la Mostra de Venise ne sera plus la même », dit-il. «Maintenant que pour la première fois de son histoire une publicité a été sélectionnée, toutes les marques viendront frapper à cette porte». Ses notes de réalisateur sont lapidaires : « Qui a dit qu’un film ne pouvait pas durer 7 minutes ? ».

Nicolas Winding Refn : « La beauté n’est pas un péché ». (Biennal)

Nicolas Winding Réf : La beauté n’est pas un péché

Beaty n’est pas un péché c’en est un publicité pour la marque de moto MV Agusta et notamment pour le modèle de la série Superveloce 1000 Gold. Nous sommes à Ortigia, Syracuse, un beau prêtre barbu et tatoué s’apprête à confesser un pécheur tout aussi beau et, puisque nous sommes en Sicile, habillé en veuve et la tête couverte d’un voile.

Le prêtre sourit quand elle avoue avoir abusé des pâtes aux moules et aux cannoli, il fronce les sourcils quand il admet ses péchés charnels à un garçon magnifiquemais il s’énerve définitivement lorsque la moto rouge flamboyante entre sur le terrain. Il acquitte donc la jeune fille, enfile son casque, ses gants et enfile ce bijou. La musique est naturellement géniale.

Nicolas Winding Refn à la Mostra de Venise 2024. (Getty Images)

Le Danois qui a a accordé trois questions au public adorateur, pourvu qu’elles soient posées par des femmes, il n’en reçut finalement qu’un, d’un jeune jury présidé par le réalisateur Renato De Maria et composé d’étudiants en cinéma. Un film des années 90 avait-il besoin d’être restauré ? demande-t-il. « La restauration est la préservation de la culture », a répondu NWR. «Et les années 90 font partie des miennes».

La rubrique Classiques de Venise présente en première mondiale 18 restaurations réalisé au cours de la dernière année de films venant de cinémathèques, institutions culturelles et productions du monde entier. Parmi ceux-ci, La nuit de Michelangelo Antonioni pour célébrer le centenaire de la naissance de Marcello Mastroianni, L’or de Naples par Vittorio De Sica qui a inauguré la section, La grande chaleur par Fritz Lange Sa copine vendredi par Howard Hawks pour le centième anniversaire de la fondation de Colombia Pictures, Ecce Bombo par Nanni Moretti et Accablé par un destin insolite dans la mer bleue d’août de Lina Wertmüller.

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