La BCE maintient son taux d’intérêt à 3,75%


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La Banque centrale européenne a maintenu son principal taux d’intérêt à 3,75 %, alors qu’elle envisage de réduire ses taux en septembre, malgré les craintes que l’incertitude géopolitique et la hausse rapide des salaires continuent de faire grimper les prix.

La décision du conseil des gouverneurs de la BCE de laisser son taux de dépôt de référence inchangé est conforme aux attentes du marché.

Mais la banque centrale a donné peu d’indications sur la probabilité qu’elle réduise ses taux dans les mois à venir, affirmant qu’elle ne s’était « pas engagée à l’avance sur une trajectoire de taux particulière ».

La politique monétaire continue de restreindre la demande et les hausses de salaires commencent à être absorbées par la réduction des marges bénéficiaires. Mais elle note que « les pressions sur les prix intérieurs restent élevées, l’inflation des services est élevée et l’inflation globale devrait rester supérieure à l’objectif pendant une bonne partie de l’année prochaine ».

Les investisseurs écouteront attentivement la conférence de presse de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, jeudi, pour obtenir des signaux sur de futures réductions de taux après la première baisse trimestrielle en points de pourcentage du mois de juin.

Après l’annonce des taux jeudi, l’euro est resté stable, en baisse de 0,1% face au dollar sur la journée, à 1,0929 dollar.

Les traders sur les marchés des swaps estiment à 65 % la probabilité d’une baisse des taux en septembre, contre 73 % immédiatement avant la décision.

La BCE souhaite davantage de preuves que l’inflation est sur la bonne voie pour revenir à son objectif de 2 % d’ici la fin de l’année prochaine.

La croissance des prix à la consommation dans la zone euro a ralenti, passant d’un pic de 10,6 % en octobre 2022 à 2,5 % en juin.

Les responsables de la politique monétaire s’inquiètent également des troubles politiques, notamment après que le résultat peu concluant des élections de ce mois-ci en France a fait naître des doutes quant à la capacité d’un nouveau gouvernement dépensier dans la deuxième économie de la région à faire grimper l’inflation.

En outre, certains craignent qu’une victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de novembre contribue à l’inflation en Europe en déclenchant une guerre commerciale.

La zone euro doit déjà faire face à une croissance des salaires de 5 %, alors que les travailleurs exigent d’être indemnisés pour la pire vague d’inflation depuis une génération, qui maintient l’inflation au-dessus de 4 % dans le secteur des services à forte intensité de main-d’œuvre.

Reportage supplémentaire de Mary McDougall à Londres



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