La Banque centrale européenne (BCE) devrait encore relever les taux d’intérêt dans la zone euro aujourd’hui, malgré les turbulences du secteur bancaire ces derniers jours. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déjà souligné la semaine dernière qu’il ferait “tout ce qu’il faut” pour faire baisser l’inflation élevée et assurer des prix plus stables.
En rendant les emprunts plus chers, la BCE tente de freiner la demande dans l’économie et cela devrait freiner l’inflation. Les responsables politiques de Francfort ont déjà indiqué dans leur précédente décision sur les taux d’intérêt que les taux d’intérêt devront donc probablement être à nouveau relevés d’un demi-point de pourcentage. Et la BCE ne devrait pas encore être prête.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, la vie dans la zone euro est rapidement devenue plus chère. Les prix de l’énergie, en particulier, ont énormément augmenté l’an dernier. Depuis peu, ce sont surtout les courses au supermarché que les clients doivent payer de plus en plus. La question est toutefois de savoir dans quelle mesure la BCE laissera sa décision sur les taux d’intérêt être guidée par les récentes inquiétudes concernant le secteur bancaire. Aux États-Unis, Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank se sont effondrées la semaine dernière et mercredi, il y a eu beaucoup de panique sur les marchés boursiers européens à propos du Credit Suisse.
Conséquences de la chute des banques américaines limitées pour l’UE
L’éminent économiste italien Lorenzo Bini Smaghi a immédiatement déclaré en réponse aux développements de mercredi que la BCE ferait mieux d’attendre avec une nouvelle hausse des taux d’intérêt ou devrait augmenter les taux d’intérêt moins fortement. Pourtant, la plupart des analystes semblent convaincus que la banque centrale ne s’écartera pas de sa trajectoire précédemment annoncée. Lors de la conférence de presse après la décision sur les taux d’intérêt, on demandera probablement au président de la BCE Lagarde si les banques de la zone euro sont toutes capables d’absorber la forte hausse des taux d’intérêt.
De son côté, la commissaire européenne Mairead McGuinness (Services financiers et stabilité) a souligné que les conséquences directes de l’effondrement des banques américaines pour l’UE semblent être « limitées ». “Ces banques n’étaient pas soumises aux mêmes exigences de liquidité strictes” que toutes les banques européennes, a précisé l’Irlandais.
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