La Banque centrale européenne a convoqué une réunion imprévue de son conseil des gouverneurs pour discuter de la récente vente sur les marchés obligataires, ce qui laisse entrevoir la possibilité qu’elle puisse annoncer un nouvel outil pour lutter contre la flambée des coûts d’emprunt dans les économies plus faibles de la zone euro.
La BCE a déclaré: “Le conseil des gouverneurs tiendra une réunion ad hoc mercredi pour discuter des conditions actuelles du marché.”
Cette décision a fait naître chez les investisseurs l’attente qu’elle se préparait à annoncer un instrument politique pour empêcher la vente récente d’obligations de certains pays de déclencher une nouvelle crise de la dette dans la région.
L’euro a inversé certaines de ses pertes, augmentant de 0,5 point de pourcentage par rapport au dollar à 1,0475 $ tôt mercredi, après que la déclaration de la BCE a été rapportée par les agences de presse.
Les coûts d’emprunt pour les pays lourdement endettés tels que l’Italie et l’Espagne ont atteint des sommets en huit ans, depuis que la BCE a annoncé la semaine dernière la fin de la politique monétaire ultra-accommodante de la dernière décennie en annonçant son intention de cesser d’acheter davantage d’obligations et de commencer à lever taux d’intérêt.
L’écart entre les coûts d’emprunt italiens et allemands – le soi-disant écart – s’est creusé à 2,4 points de pourcentage, soit le double du niveau de l’an dernier et contre environ 2 points de pourcentage avant la réunion de la BCE de la semaine dernière.
La membre du directoire de la BCE, Isabel Schnabel, a indiqué dans un discours mardi soir que la banque centrale se rapprochait du point où elle interviendrait sur les marchés obligataires, affirmant que « certains emprunteurs ont constaté des changements beaucoup plus importants que d’autres dans leurs conditions de financement depuis le début de la an”.
Elle a ajouté: “De tels changements dans les conditions de financement peuvent constituer une altération de la transmission de la politique monétaire qui nécessite une surveillance étroite.”