La Banque TD du Canada annule l’accord avec le prêteur américain First Horizon


La Banque TD du Canada abandonne son acquisition prévue de 13,4 milliards de dollars du prêteur américain First Horizon, ont annoncé jeudi les sociétés.

L’accord, qui a été annoncé pour la première fois en février 2022, était dans les limbes réglementaires depuis des mois, la clôture étant retardée à plusieurs reprises. Les politiciens américains avaient soulevé des inquiétudes au sujet de la TD, qui est la deuxième plus grande banque du Canada, devenant un acteur américain trop important et au sujet de son traitement des clients américains

Les actions de First Horizon ont plongé de 41% dans les échanges avant commercialisation, reflétant les craintes qu’elles soient englouties par la crise bancaire régionale plus large déclenchée par l’effondrement de la Silicon Valley Bank en mars. Ses actions étaient déjà en baisse de près de 40 % cette année.

Dans une déclaration commune, les banques ont déclaré: « En raison de l’incertitude quant au moment et à l’obtention de ces approbations réglementaires, les parties ont mutuellement convenu de résilier l’accord de fusion. »

L’entente aurait fait de TD, dont le siège social est à Toronto, le sixième prêteur en importance aux États-Unis. Suite à la décision d’abandonner l’accord, TD versera un paiement en espèces de 200 millions de dollars à First Horizon, basé à Memphis.

Le directeur général de First Horizon, Bryan Jordan, a déclaré que la résiliation de l’accord était « malheureuse et inattendue » mais que la banque « continuerait sur sa voie de croissance en opérant à partir d’une position de force et de stabilité ».

La TD avait offert 25 $ l’action, une prime de 37 %, pour First Horizon en février 2022, mais certains investisseurs avaient récemment demandé à la banque canadienne d’abandonner la fusion.

« Cette décision apporte de la clarté à nos collègues et actionnaires. Bien que déçus du résultat, nous allons de l’avant avec une franchise solide et en pleine croissance aux États-Unis, desservant plus de 10 millions de clients sur l’ensemble de notre empreinte », a déclaré Bharat Masrani, directeur général de TD.

Les grandes banques canadiennes se sont lancées dans une frénésie d’acquisitions aux États-Unis ces dernières années. La Banque de Montréal a conclu son acquisition de Bank of the West plus tôt cette année.

Le refus des régulateurs américains d’approuver l’accord avec TD soulève des questions sur le rôle qu’ils permettront aux banques étrangères de jouer pour aider à consolider le secteur bancaire régional fragmenté.

Cette question est devenue urgente maintenant que les banques de taille moyenne et régionales ont subi de fortes chutes du cours des actions et des sorties de dépôts depuis l’effondrement de SVB.



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