La Banque du Canada signale une pause probable dans le resserrement après la dernière hausse des taux


La banque centrale du Canada a relevé les taux d’intérêt à leur plus haut niveau depuis 2007 et a signalé une pause probable dans son cycle de resserrement après avoir déclaré avoir vu des signes de ralentissement de l’économie.

La Banque du Canada a relevé mercredi son taux directeur de 0,25 point de pourcentage à 4,5 %, marquant la huitième réunion consécutive au cours de laquelle elle a relevé les coûts d’emprunt de référence. En janvier de l’année dernière, les taux d’intérêt étaient de 0,25 %, là où ils étaient depuis le début de la pandémie en mars 2020.

La Banque du Canada a été la première banque centrale d’une économie du G10 à laisser entendre qu’elle était prête à suspendre son cycle de resserrement, notant en décembre qu’il y avait eu un ralentissement de la demande intérieure. Les membres de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne ont jusqu’à présent indiqué qu’ils « maintiendront le cap » et continueront d’augmenter les taux dans le but de juguler l’inflation.

« La croissance économique a été plus forte que prévu et l’économie reste en demande excédentaire. . . Cependant, il y a de plus en plus de preuves que la politique monétaire restrictive ralentit l’activité, en particulier les dépenses des ménages », a déclaré mercredi la Banque du Canada dans un communiqué. « [The] Le conseil d’administration s’attend à maintenir le taux directeur à son niveau actuel pendant qu’il évalue l’impact des augmentations cumulatives des taux d’intérêt.

Une majorité d’économistes interrogés par Refinitiv s’attendaient à ce que la BdC procède à une augmentation d’un quart de point. Cinquante-cinq pour cent des économistes interrogés s’attendaient à ce que la banque suspende son resserrement monétaire pour le reste de 2023, tandis que les autres s’attendaient à ce qu’elle abaisse le taux au jour le jour plus tard dans l’année.

«Le signal de pause a été un peu plus accommodant que prévu», a écrit l’économiste de la Banque de Montréal Benjamin Reitzes après la décision. « Bien qu’ils n’aient pas fermé la porte à d’autres randonnées, la barre est assez haute. Il semble que mars soit hors de propos, à l’exception de certaines données sauvages. Avril sera plus définitif car nous aurons alors quelques rapports sur l’emploi et l’IPC.

Les pressions inflationnistes se sont atténuées au Canada depuis que son indice des prix à la consommation a atteint un sommet en 39 ans de 8,1 % en juin. En décembre, le taux d’inflation global au Canada est tombé à 6,3 %, en baisse par rapport au rythme annuel de 6,8 % enregistré en novembre. Le prix de l’essence et des biens durables a baissé, tandis que les prix des produits alimentaires continuent d’augmenter.

« L’inflation devrait baisser de manière significative cette année », a déclaré la BdC. « La baisse des prix de l’énergie, l’amélioration des conditions de l’offre mondiale et les effets de la hausse des taux d’intérêt sur la demande devraient ramener l’inflation de l’IPC à environ 3% au milieu de cette année et revenir à l’objectif de 2% en 2024. »

La banque centrale surveillera de près le marché du travail canadien, qui a résisté à la hausse des coûts d’emprunt. L’économie a ajouté 104 000 emplois en décembre, brisant les attentes d’un modeste 5 000 ajouts. Le taux de chômage est tombé à 5 %, soit 0,1 point de pourcentage au-dessus de son creux record, et les salaires continuent de grimper. Cependant, les dépenses des ménages et le marché immobilier se sont nettement refroidis au second semestre 2023.



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