La baisse des naissances a interrompu le passage du relais générationnel

La transmission de relais entre générations s’est rompue (depuis un certain temps) et les enfants des baby-boomers, ceux nés au tournant des années 60, ont pratiquement divisé par deux le nombre de leurs enfants. Non seulement cela : la structure de la population a profondément changé et la relation entre la maternité et l’emploi est évidente. La tendance à la réduction du nombre de nouveau-nés – un record négatif de 393 000 en 2022 – est destinée à encore diminuer.

Le profil démographique de l’Italie qui ressort du rapport annuel de l’Istat est une image fixe dramatique qui, comme le changement climatique, ne s’arrêtera pas, même si la dynamique actuelle est modifiée immédiatement. La baisse des naissances entre 2019 et 2022 (27 000 unités de moins) dépend à 80 % de ce que l’on appelle « l’effet de structure », c’est-à-dire de la baisse du nombre et de la composition par âge des femmes. Les 20 % restants sont toutefois dus à une baisse de la fécondité : de 1,27 enfant en moyenne par femme en 2019 à 1,24 en 2022. La persistance d’une faible fécondité est l’une des caractéristiques de l’évolution démographique de notre pays.

L’âge médian à la naissance est passé à 32,4 ans

L’évolution sur la période du nombre moyen d’enfants par femme en Italie reste fortement conditionnée par le report de la parentalité vers des âges plus avancés. L’âge moyen à l’accouchement des femmes résidant en Italie, augmenté d’un an entre 2010 et 2020, est resté stable au cours des deux dernières années et est égal à 32,4 ans. En 2022, l’espérance de vie à la naissance est estimée à 80,5 ans pour les hommes et 84,8 ans pour les femmes ; ce n’est que pour les premiers qu’il y a une reprise quantifiable en environ 2 mois et demi de plus qu’en 2021. Les niveaux de survie en 2022 sont toujours inférieurs à ceux de la période pré-pandémique, enregistrant des valeurs de plus de 7 mois inférieures à celles de 2019, tant chez les hommes que chez les femmes. En 2022, comme déjà vu, la fécondité de la population résidente retrouve les niveaux de 2020 (1,24 enfant en moyenne par femme), mais en dessous de la période pré-pandémique (1,27 en 2019). La faiblesse persistante de la fécondité est l’une des caractéristiques de l’évolution démographique de notre pays. Depuis le milieu des années 1970, le nombre moyen d’enfants par femme est passé sous le seuil de 2,1, valeur qui établit un équilibre théorique du renouvellement des générations. La diminution a été continue, jusqu’au plus bas historique de 1,19 enfant par femme en 1995.

Le cas de la forte natalité dans le Trentin Haut Adige

L’érosion du contingent de parents potentiels – explique Istat dans le Rapport – est due précisément à cette évolution historique de la fécondité. En 1964, l’année de pointe du soi-disant baby-boom, plus d’un million de bébés sont nés. Malgré la baisse qui a suivi, jusqu’au milieu des années 1970, les quotas de naissance sont restés supérieurs à 800 000 unités. En 1995, les naissances s’élevaient à 526 000. Dans le passage d’un relais idéal entre une génération de parents (ceux nés du baby-boom) et celle de leurs enfants (ceux nés au milieu des années 1990), les contingents ont quasiment diminué de moitié. La fécondité a ensuite recommencé à augmenter, atteignant le maximum relatif de 1,44 enfant par femme en 2010. Cette augmentation a été largement soutenue par les naissances avec au moins un parent étranger, qui ont représenté environ un cinquième du total de 562 000 nés en 2010. Par la suite, avec le déploiement des effets non seulement économiques mais aussi sociaux de la crise de 2008 puis de 2011-2012, une nouvelle phase de baisse rapide des naissances et du nombre moyen d’enfants par femme s’est amorcée. Sud, qui avaient caractérisé les années pré-COVID, sont en baisse : la baisse du nombre moyen d’enfants par femme enregistrée au Nord et l’augmentation au Sud, seule répartition qui revient aux niveaux pré-pandémiques en 2022, font que en 2022 les niveaux de fécondité de ces deux divisions sont identiques. Le Sud reste la division dans laquelle se trouvent les régions les moins fécondes : Molise et Basilicate, qui enregistrent un nombre moyen d’enfants par femme de 1,09. La Sardaigne, avec un taux de 0,95, est pour la troisième année consécutive la seule région avec une fécondité inférieure à l’unité. Trentino-Alto Adige/Südtirol est la région avec la valeur la plus élevée d’Italie, égale à 1,51 ; La Sicile et la Campanie suivent, avec des valeurs bien inférieures, 1,35 et 1,33 respectivement.

Le nœud des charges familiales : l’emploi des femmes sans enfant à un pic à 80%

La participation des femmes, comme mentionné, est également étroitement liée aux charges familiales, à la disponibilité des services de garde et d’accueil, aux modèles culturels : en 2022, le taux d’emploi des 25-49 ans est de 80,7 % pour les femmes vivant seules, de 74,9 % pour les ceux vivant en couple sans enfant et 58,3 % pour les mères. Dans ce cas également, l’écart entre les mères et les femmes sans obligations familiales est significativement réduit pour les femmes diplômées du supérieur. Pour les femmes diplômées, le taux d’emploi est supérieur à 70 % quel que soit le rôle joué dans la famille (sauf celui de fille), et dans toutes les branches. Un tableau très hétérogène se dégage donc, avec un taux d’emploi des femmes âgées de 25 à 49 ans qui varie d’un minimum de 21,4 % de mères du Sud peu diplômées à un maximum de 92,7 % de femmes diplômées vivant seules au Nord. . Ces lacunes pourraient être en partie comblées par le renforcement des services à la petite enfance, notamment dans les régions du Sud où ils sont les plus déficients, et des politiques d’accompagnement à la parentalité.



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