Par Sébastien Bauer
Le réalisateur Axel Ranisch a mis en scène l’oratorio Haendel comme la dernière première de la maison avant la rénovation et a fait preuve de courage pour une nouvelle interprétation.
Le réalisateur Axel Ranisch commence naturellement son adaptation de Haendel par une vidéo. Des dessins au fusain griffonnés et une voix chuchotée racontent le premier roi d’Israël, la guerre contre les Philistins et la victoire de David contre Goliath et donc l’histoire de “Saül” (1738/39).
Dans celle-ci, le futur roi David (génial : contre-ténor Aryeh Nussbaum Cohen) se dresse entre la jalousie de l’ancien souverain Saul (basse Luca Tittoto), l’amour ardent de ses enfants Michal (génial : soprano Nadja Mchantaf) et Jonathan (attachant : ténor Rupert Charlesworth) ainsi que l’épaule froide de l’autre fille de Saul, Merab (soprano Penny Sofroniadou). L’interprétation assez séculière de la Bible brasse un riche cocktail d’ambiance de lutte pour le pouvoir, de compassion, d’égoïsme et de passion bisexuelle.
Le réalisateur Ranisch manie le matériel de Haendel avec beaucoup de confiance et de courage. Seul un court voyage à la discothèque hippie n’aurait pas dû l’être. La scénographie (Falko Herold) impressionne avec un gigantesque crâne de Goliath ou une visite brumeuse au cimetière. Et la musique, dirigée par David Bates, est fabuleuse.
Encore : 30.5., et 1.,4.,10.6.23, Behrenstr. 55-57, billets 12-94 euros, tél. : 30 47 99 74 00