Khattabi veut que la Belgique vote contre l’inclusion du gaz et de l’énergie nucléaire dans la taxonomie européenne

La ministre fédérale du Climat Zakia Khattabi (Ecolo) appelle les régions à s’opposer à l’inclusion du gaz et de l’énergie nucléaire dans la taxonomie européenne, tour d’horizon des activités qui devraient mettre l’UE sur la voie de la neutralité climatique.

La proposition de la Commission européenne d’inclure sous certaines conditions les activités gazières et nucléaires dans la taxonomie a suscité pas mal de polémiques début février. La critique a été que les centrales électriques au gaz émettent trop de gaz à effet de serre et que les centrales nucléaires produisent trop de déchets nucléaires pour être incluses dans le panorama des activités économiques pouvant être qualifiées de durables, afin d’attirer les investissements privés. La taxonomie est l’un des outils qui devrait aider l’Union européenne à devenir climatiquement neutre d’ici 2050.


Citation

L’intention n’a jamais été d’inclure dans la taxonomie toutes les activités qui pourraient être utiles ou importantes pour la transition. Au contraire, la taxonomie donne une orientation au financement durable.

Zakia Khattabi, Écolo

La Commission fonctionne par le biais d’un acte dit délégué. Cela signifie que sa proposition entrera automatiquement en vigueur et s’appliquera à partir du 1er janvier 2023 si le Parlement européen ou le Conseil (les États membres de l’UE) ne s’y opposent pas formellement. C’est dans ce contexte que le ministre Khattabi, qui n’est pas satisfait de l’intégration du gaz et du nucléaire dans la taxonomie, s’exprime désormais. « Cela n’a jamais été l’intention d’inclure dans la taxonomie toutes les activités qui pourraient être utiles ou importantes pour la transition. Au contraire, la taxonomie donne une direction à la finance durable ». Khattabi estime que la Commission possède , contredit les critères précédemment adoptés.

20 voix nécessaires

Comme pour tout autre dossier européen, le gouvernement fédéral et les régions doivent se concerter sur la position officielle belge. S’ils ne sont pas d’accord, notre pays doit s’abstenir de voter. Khattabi appelle déjà ses collègues du gouvernement fédéral à s’opposer à l’acte délégué sur la taxonomie, alors que la Belgique ne soutient certainement pas le texte. Les régions sont libres de déterminer leur position, souligne-t-elle. Mais pour bloquer le texte de la Commission, au moins 20 pays doivent voter contre, représentant au moins 65% de la population de l’UE – donc l’abstention ne fera pas grand-chose à cet égard.

Le Parlement européen peut bloquer le texte à la majorité absolue de ses membres. Le Conseil et le Parlement ont quatre à six mois pour rejeter le texte. Le fait que Khattabi communique maintenant est, selon son porte-parole, motivé par le fait que « les positions seront déterminées à cette époque ». Si les différents gouvernements ne parviennent pas à s’entendre, la Belgique devra s’abstenir lors du vote – s’il a lieu.

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