Keir Starmer veut réparer « les ponts que les conservateurs ont brûlés »


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Sir Keir Starmer, le chef du parti travailliste, s’engagera samedi à renforcer la position de la Grande-Bretagne dans le monde et à réparer « les cendres fumantes des ponts que les conservateurs ont brûlés », alors qu’il cherche à s’établir sur la scène mondiale.

Starmer rencontrera un certain nombre de dirigeants mondiaux, dont le premier ministre canadien Justin Trudeau, lors d’une conférence de politiciens de centre-gauche à Montréal ce week-end avant de se rendre à Paris à l’invitation du président français Emmanuel Macron la semaine prochaine.

Le chef du principal parti d’opposition britannique dira à Montréal que s’il remporte les prochaines élections, il reconstruira les partenariats internationaux de la Grande-Bretagne, qui, selon lui, ont été affaiblis par les retombées du Brexit et minés par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak.

Starmer mettra Sunak au défi de déclarer catégoriquement qu’il fera face ces députés conservateurs qui veulent que la Grande-Bretagne se retire de la Convention européenne des droits de l’homme.

Il dira au Sommet Global Progress Action que le parti travailliste est attaché à la CEDH et affirmera que « l’équivoque » de Sunak porte atteinte à l’influence mondiale de la Grande-Bretagne et empêche le pays de diriger sur la scène mondiale.

« Leurs menaces de retrait de la CEDH ne sont rien d’autre qu’une tentative désespérée d’un gouvernement défaillant d’attiser la division afin de s’accrocher au pouvoir, avec les conséquences sur la sécurité et la prospérité de la Grande-Bretagne après coup », dira-t-il.

Des migrants secourus d'un bateau traversant la Manche
Migrants sauvés d’un bateau traversant la Manche : Rishi Sunak affirme que la loi sur les migrations illégales est compatible avec les obligations mondiales du Royaume-Uni © TOLGA AKMEN/EPA-EFE/Shutterstock

Sunak a déclaré que son projet d’envoyer des migrants de l’autre côté de la Manche au Rwanda était compatible avec les obligations internationales de la Grande-Bretagne, y compris la CEDH, mais cette politique est contestée devant les tribunaux.

« Notre loi sur les migrations illégales apportera les changements nécessaires pour réduire les incitations des personnes à risquer leur vie en traversant illégalement des passages clandestins tout en restant partie à la CEDH », a déclaré Downing Street vendredi.

Le gouvernement a précédemment refusé de commenter « spéculation » que Sunak pourrait proposer de quitter la CEDH si la politique rwandaise était jugée illégale.

Starmer, qui a fait campagne pour le maintien lors du référendum sur le Brexit en 2016, dira que même une menace voilée de quitter la CEDH laisserait la Grande-Bretagne « patauger dans les mêmes eaux sales que la Russie et la Biélorussie ».

« Rishi Sunak doit maintenant tenir tête aux démolisseurs de son propre parti et – pour une fois – placer la sécurité britannique au-dessus des intérêts étroits du parti conservateur », dira-t-il.

Sunak affirme qu’il a déjà considérablement amélioré la position de la Grande-Bretagne sur la scène mondiale, notamment en rétablissant les relations avec l’UE et en apportant un remède au différend sur les accords commerciaux post-Brexit avec l’Irlande du Nord.

Le Premier ministre a également signé un pacte de défense avec les États-Unis et l’Australie et des accords politiques avec Macron et le président américain Joe Biden. En novembre, il accueillera un sommet international sur l’intelligence artificielle.

Starmer dressera un tableau moins rose, expliquant aux délégués que l’Occident est confronté à « un axe d’instabilité » dû au changement climatique, aux gangs de passeurs, au terrorisme et aux attaques contre la démocratie.

« Après 13 années de réduction de notre influence et de notre force, les cendres fumantes des ponts que les conservateurs ont brûlés se dressent désormais entre nous et les alliances et les accords qui détermineront l’avenir », dira-t-il.

Starmer s’est rendu à La Haye cette semaine pour des entretiens avec Europol, l’agence européenne chargée de la lutte contre la criminalité, et a annoncé son intention de conclure un accord de retour avec Bruxelles si les travaillistes remportent les élections générales prévues l’année prochaine.

Cette politique a été fortement critiquée par les conservateurs, Suella Braverman, la ministre de l’Intérieur, affirmant que Starmer ferait de la Grande-Bretagne un « dépotoir » pour les migrants arrivant illégalement dans les pays de l’UE.



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