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Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
L’écrivain est Premier ministre britannique
Les impulsions théâtrales de Westminster ont longtemps semblé en décalage avec la nécessité de communiquer un plan stable de changement. Et cette tension n’est nulle part plus vive qu’au moment du budget. Ces dernières années, nous avons vu des chanceliers successifs retirer de leur chapeau des « lapins » de plus en plus élimés alors que la politique gouvernementale changeait sous la direction d’un groupe de Premiers ministres en constante évolution.
Vous ne pouvez pas sous-estimer les dommages que ce chaos a causés à notre croissance et à notre position auprès des investisseurs. Et nous ne devons pas non plus sous-évaluer la prime d’investissement que la stabilité politique peut attirer dans un monde toujours plus volatil. C’est pourquoi notre récent sommet international sur l’investissement a célébré 63 milliards de livres sterling d’investissements privés dans l’économie britannique. Mais je veux que ce ne soit qu’un début. Le résultat décisif des élections nous a offert une occasion en or de mettre ce pays sur la voie d’une croissance durable – une décennie de renouveau national. Ce que j’entends à maintes reprises lors de mes conversations avec des entreprises et des PDG, c’est l’énorme valeur de la certitude. C’est exactement ce que propose ce gouvernement.
C’est un travail que Rachel Reeves, la toute première femme chancelière britannique, a poursuivi cette semaine. Ne vous y trompez pas, les choix qu’elle a faits ont évité une austérité dévastatrice dans nos services publics et une trajectoire désastreuse pour nos finances publiques, si nous nous en étions tenus aux plans conservateurs. Elle a fait table rase, réparé nos fondations et a entamé résolument le travail de reconstruction. Mais tout ce qu’elle a fait reposait sur cet engagement inébranlable en faveur de la stabilité économique et de la certitude politique.
Nos règles budgétaires strictes – que nous respecterons deux ans plus tôt – garantissent la stabilité en garantissant que les coûts quotidiens seront couverts par les recettes. Parallèlement, notre « feuille de route en matière d’impôt sur les sociétés » fournira aux conseils d’administration un cadre stable et compétitif pour les investissements à long terme. L’impôt sur les sociétés a été fixé, les déductions pour capital entièrement amorties ont été maintenues et les allègements cruciaux pour les investissements de démarrage – tels que le programme d’investissement des entreprises – ont été prolongés jusqu’en 2035. Ceci est vital pour les nouvelles entreprises. Je suis déterminé à ce que la Grande-Bretagne maintienne sa position de premier secteur technologique européen et de leader mondial pour les entrepreneurs. La croissance future dépend du soutien aux personnes qui prennent des risques à l’ère de la transformation de l’intelligence artificielle.
Pourtant, même si nous avons toujours déclaré que la stabilité économique était la première étape de notre mission de croissance, le budget a également ouvert la porte à la prochaine étape de notre plan : la réforme. Tout comme nous ne pouvons pas taxer et dépenser pour parvenir à la prospérité, nous ne pouvons pas non plus simplement dépenser pour améliorer les services publics. C’est pourquoi la réforme est un pilier essentiel du programme de ce gouvernement. Réforme de notre État central grinçant. Réforme de nos services publics. Et une réforme de notre économie, avec un programme moderne du côté de l’offre, prêt à tirer parti de notre nouveau climat d’investissement.
Les détaillants en proie aux vols à l’étalage ; des infrastructures de transport qui fonctionnent rarement ; 6 millions de personnes attendent un traitement du NHS – ce ne sont pas seulement des défis sociaux ; ce sont également de profonds défis économiques en matière d’approvisionnement. Notre investissement de cette semaine lancera ce travail. Et notre approche de partenariat en matière de politique industrielle nous permet de minimiser le risque que cela évince des activités précieuses du secteur privé. Après tout, nous savons que la croissance est une mission partagée.
Mais l’investissement n’est qu’une partie de la réponse : si nous voulons que la Grande-Bretagne retrouve sa croissance, alors nous devons la remettre en activité. Le budget a réservé de nouveaux fonds pour les réformes de la protection sociale qui aideront les gens à retourner au travail. Enfin, rendre le travail rémunérateur sera bénéfique pour la productivité à long terme. Mais ce qui est peut-être le plus important pour la croissance, c’est également que la Grande-Bretagne puisse reconstruire à nouveau.
J’ai parlé à des centaines de grands PDG au cours des dernières années et je suis convaincu que le plus grand défi du côté de l’offre auquel nous sommes confrontés est la manière dont des régulateurs excessifs et un régime de planification dysfonctionnel se combinent pour empêcher la construction de notre pays. Maisons, entrepôts, laboratoires, connexions au réseau – des milliards et des milliards d’investissements privés dans les infrastructures de demain sont ainsi bloqués ou carrément bloqués. Nous avons des projets ambitieux pour franchir ces barrières au bulldozer.
Les objectifs de logement obligatoire ont été rétablis. Des réformes de planification, notamment la libération des terres de la « ceinture grise », sont en cours. Les projets d’énergie propre ont été rapidement approuvés – un signal de notre intention. Les nouveaux passeports d’urbanisme accorderont une autorisation par défaut sur certains sites de friches industrielles. Et une révision rapide des régulateurs est en cours pour éliminer la bureaucratie qui étouffe la croissance.
Ce processus implique un travail détaillé, souvent minutieux. C’est pour cette raison qu’il n’est pas encore prêt à être inclus dans les prévisions de croissance de l’OBR. Cependant, nous devons être optimistes quant au potentiel. Une « grande construction » pourrait devenir aussi transformatrice pour les travailleurs que le Big Bang l’a été pour la City de Londres dans les années 1980.
Ce gouvernement est déterminé à faire du Royaume-Uni l’un des meilleurs endroits où investir et faire des affaires, non seulement en Europe mais dans le monde. Ce n’est qu’en travaillant en partenariat avec le secteur privé que nous pourrons apporter des changements, réparer le NHS, reconstruire la Grande-Bretagne et tenir notre promesse d’une décennie de renouveau national.