Juve, voici les points. Mais le risque de les perdre à nouveau est élevé

Les disqualifications des managers restent un bloc : difficile d’éviter une future sanction afflictive dans une Ligue des champions clé

Les quinze points sont pour l’instant rendus à la Juve, mais le bloc de la disqualification définitive pour les top managers de la Juventus coupables d’avoir enfreint l’article 4 sur la loyauté sportive est resté. Pas de remise pour l’ancien président Andrea Agnelli (deux ans d’inhibition confirmés), Fabio Paratici (30 mois), Federico Cherubini (16 mois) et Maurizio Arrivabene (24 mois) et cela laisse penser qu’il y aura de toute façon une future sanction car le club est responsable du travail de ses dirigeants (qui ont le pouvoir de signature) pour la responsabilité directe. Et il a été confirmé que la sanction devra être afflictive.

Le Collegio di Garanzia dello Sport a donc renvoyé la décision à la Cour d’appel fédérale qui, avec une composition différente de celle qui a décidé de la peine maximale, redéfinira la sanction avec de meilleures raisons que lors du jugement précédent. Et il devra clarifier la position de Pavel Nedved, vice-président, et – comme le dit le dispositif – déterminer la contribution causale des administrateurs individuels « en tirant les conséquences possibles également en ce qui concerne la sanction infligée au club de la Juventus ». Alors, net de l’inconfort de voir confirmées les convictions sportives d’anciens entraîneurs aujourd’hui sortis de la scène, comment considérer aujourd’hui la « nouvelle » Juve ? Soulagé? confiant? Inquiet?

En attendant les raisons qui seront rendues publiques d’ici quinze jours, il n’est pas facile et peut-être même pas juste de faire trop de pronostics : on risque de paraître favorable à tel ou tel scénario. Mais si le classement a une nouvelle fois fait sourire Allegri alors qu’il récupère 59 points sur le terrain et une troisième place qui vaut la prochaine Ligue des champions (un +6 sur le Milan cinquième et un +8 sur l’Inter sixième), les chances que un penalty qui compte tenu de la notion d’affliction exclut à nouveau la Juve du top 4 qui reste très, très élevé.

Tout conduirait à imaginer une révision à la baisse par la nouvelle Cour d’appel par rapport aux 15 points imposés par la précédente, mais théoriquement, on ne peut même pas exclure que la Cour confirme les 15 points, les motive mieux, voire les augmente si il sert à rendre la peine afflictive. Car tout tourne autour du concept d’affliction. Essayons d’illustrer. Une sanction qui reléguerait la Juve de la troisième à la quatrième place leur ferait perdre une place au classement mais ne changerait pas le résultat obtenu, l’entrée en Ligue des champions, car elle ne serait pas afflictive. Alors qu’il s’agirait bien évidemment d’une pénalité qui la ferait passer de la troisième à la cinquième place, hors Ligue des Champions (ou de la troisième à la huitième, l’excluant de toutes les Coupes).

À y regarder de plus près, peu importe le nombre de points qui peuvent être attribués (7-9-12-15) mais où ces points catapulteront la Juve. Le club en appel ne peut-il subir aucune sanction ? Les avocats de la Juventus disent avec optimisme que oui, mais cette hypothèse trancherait clairement avec les lourdes disqualifications des managers responsables. Une chose peut déjà être dite avec certitude aujourd’hui. Même le tribunal du collège de garantie des sports a jugé que la haute direction de la Juve devait être clairement disqualifiée pour conduite contraire aux principes de loyauté sportive. Peut-être la pire tache sur le CV d’un cadre. Depuis hier, certaines carrières risquent d’avoir déjà atteint le bout de la ligne dans le monde du football. Il va maintenant falloir comprendre le timing de ce énième procès à venir et comment il va s’articuler avec les autres matches ouverts impliquant la Juve : l’affaire des salaires et des relations illicites avec des agents qui pourraient conduire à d’autres mises en examen. Un épisode à la fois, d’une histoire qui semble sans fin.



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