La réalisatrice française Justine Triet a remporté samedi la Palme d’or pour son film Anatomie d’une chute. Elle est la troisième réalisatrice à remporter le premier prix du Festival de Cannes. Le grand Prix du festival est allé à Jonathan Glazer pour La zone d’intérêt.
L’actrice principale Sandra Hüller est dans le drame judiciaire de langue française Anatomie d’une chute un écrivain à succès essayant de prouver sa propre innocence dans la mort de son mari. « L’un des films les plus intimes que j’aie jamais réalisés », a qualifié Triet de son travail. « Le plus proche de moi. »
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Sur scène à Cannes, Triet a attiré l’attention sur les grandes manifestations qui ont fait rage en France contre la réforme des retraites ces derniers mois. « Les manifestations ont été réprimées de manière choquante », a-t-elle déclaré, établissant un lien entre le cours du gouvernement et l’industrie cinématographique française. « La commercialisation, défendue par le gouvernement libéral, porte atteinte à la position exceptionnelle du secteur culturel. Sans ce poste exceptionnel, je n’aurais pas été ici aujourd’hui.
Le ministre de la Culture « stupéfait »
Triet a dédié son prix à « toutes les jeunes réalisatrices et réalisatrices, et toutes les personnes qui ne peuvent pas faire de films aujourd’hui. Il faut leur donner de l’espace, l’espace qu’on m’a laissé il y a quinze ans dans un monde moins hostile où il était encore possible de se tromper et de recommencer.
« Stupéfaite par ce discours injuste », répond Rima Abdul Malak, la ministre française de la Culture, via Twitter aux commentaires de Triet. « Ce film n’aurait jamais vu le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique. N’oublions pas cela.
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