Juge : le ministère public a violé les droits de non-divulgation en lisant des courriels d’avocats


Dans l’affaire pénale contre le gestionnaire de fortune brabançon Box Consultants, le ministère public a violé à plusieurs reprises le droit au secret, qui garantit une communication confidentielle entre avocats et clients. C’est ce qu’a déclaré mardi le tribunal du Brabant oriental dans la déclaration d’une procédure en référé intentée par quatre avocats de Stibbe.

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Le cabinet d’avocats d’Amsterdam Stibbe assiste Box Consultants, soupçonné de fraude, depuis que le FIOD l’a perquisitionné en 2015. Six mois plus tard, le ministère public saisit secrètement les e-mails de Box auprès d’une société d’hébergement. Entre les deux se trouvaient également des e-mails confidentiels avec les avocats de Stibbe, qui ont droit à la non-divulgation. Le ministère public et l’équipe d’enquête du FIOD ont pris connaissance de ces e-mails de diverses manières, en violation de la loi, a conclu le juge. De plus, les courriels n’ont pas été détruits alors qu’ils auraient dû l’être. Le droit de non-divulgation des quatre avocats a été « violé dans plusieurs cas » dans l’affaire.

Plus large qu’une simple boîte

Le cabinet d’avocats Stibbe avait transformé la procédure sommaire (officiellement contre l’État des Pays-Bas) en une question de principe. Les revendications des quatre avocats ne portaient pas seulement sur leur propre dossier, mais sur la méthode de travail du ministère public au sens le plus large. Ils ont exigé, entre autres, que le juge ordonne au ministère public de respecter le droit de non-divulgation et de lui interdire de prendre connaissance d’informations bénéficiant de la non-divulgation.

Une fois que CNRC et le DF a reconstitué les violations du droit à la non-divulgation en janvier, l’Association néerlandaise des avocats pénalistes (NVSA) s’est jointe aux procédures sommaires engagées par les quatre avocats de Stibbe contre l’État.

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Cependant, le juge refuse d’élargir la question et exclut les quatre avocats de Stibbe. La NVSA a été déclarée irrecevable parce que l’association – en tant que représentant collectif – n’a pas préalablement consulté le ministère public. Et parce que les avocats de Stibbe plaident à titre personnel, l’ordonnance du juge selon laquelle le ministère public doit respecter le droit de non-divulgation ne s’applique qu’aux affaires actuelles et futures des quatre avocats.

Dans le verdict, cependant, le juge montre clairement que la méthode de travail du ministère public, qui a été établie dans un manuel, entre autres, n’est pas acceptable sur certains points. Par exemple, le juge critique la manière dont les e-mails confidentiels sont traités après saisie. Au lieu d’être détruits, ces e-mails sont « grisés » dans le système informatique. Chez Box, ces e-mails grisés se sont ensuite retrouvés avec l’équipe d’enquête.

Selon le tribunal, « l’affirmation est justifiée qu’il existe au moins un danger réel que le droit de non-divulgation ait été ou soit violé dans plusieurs enquêtes pénales ».



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