Jovic et un carton rouge inacceptable : rester à Milan, ne plus jamais faire de soirée à la Monza


L’expulsion du Serbe, venu d’un bon moment de forme, compliquera les prochaines rotations de Pioli. Rester avec les Rossoneri ne dépend pas seulement des objectifs, mais de la gestion globale

Marco Pasotto

Il savait déjà tout. Il a déjà tout compris. Luka Jovic n’a même pas levé les yeux lorsque l’arbitre Andrea Colombo est revenu au centre du terrain après avoir observé les images sur le moniteur VAR. Il a vu la main du siffleur fouiller dans sa poche, changeant la couleur du carton et à ce moment-là Luka se dirigea vers les vestiaires sans dire un mot. Sans la moindre protestation. Un délinquant avoué silencieux, en pratique, même si le tribunal des médias sociaux des Rossoneri a souligné la disproportion entre le coup de Jovic et la réaction d’Izzo. Dans ces cas-là, il est cependant compliqué de blâmer celui qui subit l’injustice, à moins qu’il ne s’agisse d’une simulation totale : un joueur qui réagit comme l’a fait le Serbe, même si l’adversaire accentue pour des raisons évidentes, sait bien qu’il se met dans une situation dans laquelle il a tout à perdre. Dans ces cas-là, la recette, certes simple et banale pour ceux qui observent en dehors du terrain, est d’éviter les gestes imprudents et peut-être de tomber dans le piège des provocations.

conscience

Problème dans le problème : c’était la 7e minute de la seconde mi-temps, c’est-à-dire la moitié du match encore à jouer. Et, net du turnover, cela devient difficile quand on n’a joué la coupe que trois jours auparavant. Il se peut que Jovic ait été dans un moment de frustration, peut-être en raison de la conscience d’une performance personnelle nettement inférieure aux attentes par rapport aux excellentes choses qu’il avait montrées les semaines précédentes. Au cours des 52 minutes du match, ses données indiquent 23 ballons joués (un nombre raisonnable), 11 passes réussies, 4 négatives, un dribble réussi, 8 revirements. Et là, ça se passe décidément moins bien. Si l’on exclut une tête à l’aube du match, Luka a eu du mal à se trouver, à faire relever l’équipe, à se mettre en position de créer du danger. Depuis qu’il a participé aux cinq grands tournois européens (2017-18), il s’agit de son premier carton rouge, toutes compétitions confondues (215 matches joués).

points de vue

Ce n’est pas un bon signe, mais cela entraîne également d’autres répercussions car, au-delà de la décision du juge sportif, Jovic ne sera évidemment pas là dimanche soir contre l’Atalanta. Ce qui signifie une nouvelle série de prolongations pour Giroud. De plus, le manque de maîtrise de soi de Jovic pourrait également avoir des répercussions à moyen terme. Luka est toujours et toujours absolument « en probation » aux yeux du club. Son contrat expire en juin et pour convaincre Milan de se concentrer à nouveau sur lui, il faut des objectifs plus importants et non des situations qui mettent toute l’équipe en difficulté.





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