Journée de deuil national au Kosovo après la mort d’un officier lors de l’occupation du monastère par un groupe armé


Les autorités du Kosovo ont déclaré lundi jour de deuil national après qu’un groupe d’hommes armés ait occupé dimanche un monastère orthodoxe serbe. Les agences de presse internationales l’ont rapporté lundi. Un policier albano-kosovar a été tué lors des violences dans le village de Banjska, au nord du pays. Trois des assaillants ont également été tués : ils ont été tués par la police.

L’attaque a commencé tôt dimanche matin lorsqu’un groupe d’hommes armés a ouvert le feu sur une patrouille de police à Banjska, située à environ 55 kilomètres au nord de la capitale Pristina. Le policier Afrim Bunjaku a été tué et un autre policier a été blessé. Après l’attaque, le groupe est entré dans le monastère du village.

Les bombardements ont duré toute la journée : les assaillants se sont barricadés dans le monastère tandis que la police du Kosovo tentait de les maîtriser de l’extérieur. À la tombée de la nuit, les assaillants ont quitté le monastère à pied. Outre les trois hommes tués par la police lors de l’évasion, deux ont été blessés. On ne sait pas clairement si les autres assaillants se sont enfuis ou se trouvent toujours à proximité du village. La police a procédé à des perquisitions et n’autorise pas encore les journalistes à entrer à Banjska.

Émeute

Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, accuse la Serbie d’envoyer des hommes armés au Kosovo pour affaiblir les autorités. Le président serbe Aleksandar Vučić s’en défend : il affirme que Kurti provoque la violence en refusant de donner plus d’autonomie aux Kosovars de Sevian et en organisant régulièrement des actions de police dans le nord du Kosovo.

Le Kosovo est une ancienne province de Serbie. En 2008, la région a déclaré unilatéralement son indépendance. Au Kosovo, la grande majorité de la population est d’origine albanaise : ce groupe a fortement réclamé la séparation de la Serbie. Mais ces personnes vivent dans le nord du Kosovo 50 000 des Serbes de souche, que les autorités du Kosovo ne reconnaissent souvent pas.

Cette division a provoqué de nombreuses tensions ces dernières années au Kosovo d’Europe de l’Est, qui compte environ deux millions d’habitants. En mai, des émeutes ont éclaté dans la ville de Zveçan, au nord du pays, près de la frontière serbe, entre des manifestants serbes et la police du Kosovo. Les Pays-Bas reconnaissent le Kosovo comme un pays indépendant, tout comme environ la moitié des 193 États membres des Nations Unies.

A lire aussi : Pourquoi les Serbes du nord du Kosovo sont-ils en colère et quatre autres questions sur l’escalade de la violence



ttn-fr-33