Journaliste Clairy Polak (1956-2023) : alerte, bien informée et opposée aux commérages


Alerte, bien informé, plein d’esprit, avec une ironie marmonnée, opposé au bavardage et agréablement direct en cas de besoin. C’est ainsi que le jury du Silver Travel Microphone a qualifié la présentatrice Clairy Polak lorsqu’il lui a décerné le prix de l’œuvre en 2014.

La célèbre journaliste et présentatrice Clairy Polak est décédée jeudi à l’âge de 67 ans à Amsterdam. Elle était en phase terminale depuis un certain temps, a rapporté HUMAN. Pour cette chaîne, elle a présenté un talk-show pendant des années Le Quintette Philosophique. Elle a auparavant animé une émission politique Buitenhof et Novale prédécesseur de Heure des nouvelles. Mais son cœur était à la radio et à la télévision, qui, à son goût, mettait trop l’accent sur l’apparence et l’attitude. Pendant des décennies, elle a présenté diverses émissions pour la chaîne d’information Radio 1.

Clairy Polak n’était pas une intervieweuse agréable à la recherche d’une conversation divertissante. Elle pouvait paraître « maussade », elle l’a découvert elle-même. Mais cela avait aussi à voir avec le fait d’être une femme. Même lorsque son co-animateur a posé les questions critiques, a-t-elle découvert, elle a été blâmée. L’attitude critique habituelle des journalistes masculins ne lui a pas toujours été volée. Dans La libération conditionnelle en 2018 : « Je ne peux nier que j’aime poser des questions critiques. C’est plus facile pour moi que des entretiens très empathiques. Les gens qui n’étaient pas mes fans pensaient que j’étais un requin. Ah, et qui suis-je pour le nier ? »

Abeille Le Quintette Philosophique elle était en place. Ce programme télévisé ne présente pas les bavardages habituels des talk-shows, mais des discussions sérieuses sur des thèmes d’actualité plus vastes tels que l’État-providence, la durabilité, la tension entre le progrès technologique et la moralité. Selon elle, l’objectif était de faire émerger une autre façon de penser. Le programme n’avait pas grand-chose à voir avec la philosophie pure. Dans de Volkskrant elle a déclaré en 2021 : « Pour moi, la philosophie est plus une façon de penser que leur sagesse. »

Cher producteur de radio

Clairy Polak (Amsterdam, 1956) était la fille du comédien et écrivain Alexander Pola (Bram Polak) et de la comédienne Katja Berndsen. Elle a eu une « enfance merveilleuse », a-t-elle déclaré en 2017. La libération conditionnelle. « J’étais fille unique et très gâtée dans le sens où on m’emmenait partout, aux enregistrements, aux restaurants, au théâtre. » Deux fois par an, la famille se rendait à Londres pour assister à des spectacles. Polak a étudié les sciences politiques pendant une courte période, elle est venue à Amsterdam journal à juste titre, et à partir de 1988 il devient rédacteur en chef puis reporter de police à La Haye pour la radio VARA. Elle est présentatrice sur Radio 1 depuis 1991. Polak a été élu meilleur créateur de radio de l’année en 1998.

Je ne peux pas nier que j’aime poser des questions critiques. C’est plus facile pour moi que des interviews très empathiques

Claire Polak en 2018

En 2003, elle commence également à faire de la télévision, avec des émissions d’actualité. Nova. Lorsque ce programme a été fusionné avec le nouveau en 2010 Heure des nouvelles, Polak a dû céder car elle était jugée trop à gauche. La chaîne publique voulait faire quelque chose pour son image de gauche. La décision a fait sensation, car les qualités journalistiques de Polak étaient incontestables. « Pesé et trouvé trop abandonné », a-t-elle résumé plus tard. La libération conditionnelle. Elle a continué à faire les interviews pendant un court moment Heure des nouvellesmais bientôt elle a disparu de la photo, à l’émission de radio Les classiques. En guise de prix de consolation, elle a reçu le prix Sonja Barend en 2010 pour son entretien avec Hans van Goor, directeur de la banque DSB en faillite.

Lisez également cette interview de 2019 : Clairy Polak : « Tout d’un coup, tu deviens baby-sitter, geôlier »

Alzheimer

Polak a été touchée par cette décision injustifiée, en partie parce qu’en tant que journaliste, elle ne voulait pas faire elle-même l’actualité. Elle n’aimait pas qu’on prête attention à sa personne, et encore moins à sa vie privée. Cela a quelque peu changé en 2019 lorsqu’elle a sorti un roman autobiographique, Passé passé, à propos de la maladie d’Alzheimer de son mari, le conseiller financier Nico Commijs. Dans des interviews, elle a parlé franchement des années difficiles.

Selon Polak, son mari lui avait appris à profiter davantage de la vie et à ne pas juger les gens trop rapidement. Ils s’amusaient très bien ensemble, et c’était fini maintenant. Dans le programme de restauration Mangiare elle a déclaré en 2022 : « Je peux très bien gérer la vie toute seule, mais je ne l’apprécie pas autant qu’avec Nico. Cela signifie qu’il est devenu une partie de moi et que cette partie est maintenant amputée.

Les longues années passées à prendre soin de son mari déclinant ont été difficiles pour Polak. Au NRC, elle a déclaré en 2019 : « Vous improvisez et réagissez constamment à la façon dont le monstre se manifeste à nouveau. Je suis une femme forte, n’est-ce pas ? Et j’étais tellement occupé à gérer la vie que j’avais à peine le temps de penser à tout. Lorsque son mari est entré dans une maison de retraite, elle s’est demandée : « Est-ce que tout cela comptait ? On vous vole votre propre histoire. En écrivant le roman, elle a essayé de « trouver une base pour continuer ».

« Chère Clairy », a écrit vendredi la maire d’Amsterdam Femke Halsema sur Instagram : « n’a peur de personne, jamais à la mode, indépendante, curieuse, solide et pointue, mais aussi avec une grande empathie. Quelle perte. »



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