Jennifer Crook, directrice artistique de certains projets de cinéastes tels que Danny Boyle et Steve McQueen, a un jour assisté à un concert de Jon Hopkins. C’est là qu’il commence à concevoir ce qui a été le grand projet de sa carrière, Machine à rêves. Il s’agit d’une expérience immersive développée à Londres, s’inspirer au travail de neuroscientifiques comme William Gray Walter. Dans Dreamachine, et dans le but de mieux comprendre notre cerveau, un groupe de personnes écoute de la musique avec des masques pour « voir l’art les yeux fermés ». Quelles incitations recevrons-nous alors ? Que verrons-nous ?
Jon Hopkins lui-même s’est impliqué dans Dreamachine, comme il l’explique dans camp de bande. Contrairement à « Music for Psychedelic Therapy » (2021), il a développé « Ritual » entre 2022 et 2023, une œuvre qu’il qualifie de « tendue, immersive et finalement triomphale ».
On remarque la « tension » dans la première seconde de l’album, dans laquelle quelqu’un souffle pour ce qui va arriver. La première partie, « autel », est aussi « caverneuse » qu’elle le promet, laissant place aux premiers instants de lumière de la deuxième partie, « palais/illusion », avec de beaux refrains.
Comme dans la partie III, ‘transcend / lament’ ou dans la partie VI, Jon Hopkins a travaillé avec Vylanaun artiste et alchimiste dédié à l’expérience et à l’art qui « transcende l’ordinaire ». Tout ‘Ritual’ a été développé dans son ensemble dans lequel sont réunis les 8 morceaux qui totalisent 40 minutes. Vous ne remarquerez pas particulièrement le passage de l’un à l’autre dans leur parfaite unité, mais vous remarquerez très clairement que le voyage présente des choses bien différentes. Qu’est-ce qui vous attend après l’épreuve ?
La cinquième partie, « évocation », avec d’autres collaborateurs tels qu’Ishq et Cherif Hashizume, est l’une des plus horribles. Le « rituel » est alors devenu industriel, grâce à quelques percussions hypnotisantes, déjà apparues dans la partie IV et qui mènent aux mantras de la partie VI, « retour de la déesse solaire ».
La terre promise du triomphalisme commence à émerger dans l’avant-dernier épisode, avec les cordes qui brillent, et culmine avec la partie VIII, « rien n’est perdu ». C’est alors qu’il semble que l’album va finir de s’enfoncer dans la boue, que le piano de Jon Hopkins apparaît pour redonner espoir au monde. ‘Ritual’ se présente aussi comme un album dans lequel sont passées en revue les multiples facettes développées par l’auteur de ‘Singularity’ ou ‘Immunity’, et c’est bien de cela qu’il s’agit. Une nouvelle exposition d’un auteur capable d’osciller entre classicisme et avant-garde, entre lumière et obscurité, entre musique et autres disciplines.
« Rituel » est présenté à travers 3 pass d’expérience immersive le 4 octobre à Les caprices d’ApollonBarcelone.