Le président américain Joe Biden lancera un cri de ralliement pour son programme économique mardi soir, affirmant qu’il est en train de construire une « économie où personne n’est laissé pour compte » qui apportera des avantages tangibles aux ménages les plus oubliés de l’Amérique des « cols bleus ».

Selon des extraits de son discours sur l’état de l’Union publiés par la Maison Blanche, le président américain vantera les 12 millions d’emplois créés sous sa direction au cours des deux dernières années dans un rebond rapide des dommages causés par la pandémie de coronavirus.

Biden soutiendra que la reprise profite aux familles à revenu moyen et faible qui souffrent depuis des décennies. Malgré la vigueur du marché du travail, il a de faibles cotes d’approbation pour sa gestion d’une économie qui a été martelée par une forte inflation pendant son mandat.

« Mon plan économique consiste à investir dans des lieux et des personnes qui ont été oubliés. Au milieu des bouleversements économiques des quatre dernières décennies, trop de gens ont été laissés pour compte ou traités comme s’ils étaient invisibles », dira Biden.

« Peut-être que c’est vous qui regardez à la maison. Vous vous souvenez des emplois qui ont disparu. Et vous vous demandez s’il existe encore un chemin pour vous et vos enfants pour avancer sans vous éloigner. Je comprends. C’est pourquoi nous construisons une économie où personne n’est laissé pour compte », ajoutera-t-il.

Le discours de Biden intervient à un point d’inflexion de sa présidence, après que ses deux premières années au pouvoir ont été dominées par la reprise après le pire de la pandémie, une explosion économique qui a alimenté la création d’emplois record mais aussi une inflation élevée, et la réponse à la pleine- guerre à grande échelle en Ukraine.

Après les élections de mi-mandat de novembre, les républicains ont pris le contrôle de la Chambre des représentants, ce qui entravera inévitablement les ambitions législatives de Biden et pourrait conduire à de grands affrontements, notamment sur le relèvement du plafond de la dette. Mais les démocrates ont toujours la majorité au Sénat, ce qui signifie que le président pourra obtenir la confirmation des nominations judiciaires et des nominations exécutives.

« A mes amis républicains, si nous pouvions travailler ensemble lors du dernier Congrès, il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas travailler ensemble lors de ce nouveau Congrès. Les gens nous ont envoyé un message clair. Se battre pour se battre, le pouvoir pour le pouvoir, le conflit pour le conflit, ne nous mène nulle part », dira Biden.

Le président devrait également consacrer une grande partie du discours à la politique étrangère. Ses remarques interviennent alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine ont soudainement éclaté après que le Pentagone a détecté un ballon espion chinois survolant les États-Unis et l’a abattu au-dessus de l’océan Atlantique au large de la Caroline du Sud.

L’épisode a conduit à l’annulation d’un voyage prévu en Chine par Antony Blinken, le secrétaire d’État, et a anéanti les espoirs d’une détente entre Washington et Pékin après la rencontre de Biden avec Xi Jinping, le président chinois, en novembre.

En ce qui concerne l’Europe, Biden devrait renouveler son appel au Congrès américain et aux alliés américains pour continuer à soutenir l’Ukraine avec une aide militaire et financière pour résister à l’invasion russe alors que la guerre entre dans une deuxième année. Mais il y a une certaine tension sur le front économique, les capitales européennes étant mécontentes que Biden ait adopté un programme de subventions si étendu pour l’énergie propre qu’il pourrait détourner les investissements verts de l’Europe vers les États-Unis.

Le résultat mitigé des élections de mi-mandat a renforcé la position de Biden au sein de son parti puisqu’il a évité les défaites les plus radicales dans les courses au Congrès qui frappent généralement les présidents au cours de leur premier mandat. Malgré les inquiétudes concernant son âge – Biden a 80 ans – on s’attend à ce qu’il lance sa campagne de réélection en 2024 dans les semaines ou les mois à venir.

Les cotes d’approbation du président ont rebondi au cours des derniers mois, mais il reste impopulaire. Selon la moyenne des sondages Realclearpolitics.com, 51,5% des Américains désapprouvent son travail de président, tandis que 44,2% approuvent.

Les responsables de la Maison Blanche espèrent que les multiples réalisations législatives de Biden, en particulier sur l’économie, commenceront bientôt à avoir un impact politique plus tangible. On s’attend à ce qu’il vante les avantages des importantes subventions gouvernementales qu’il a décrétées pour stimuler la fabrication nationale.

Biden demandera également une augmentation des impôts sur les grandes entreprises et les Américains les plus riches, notamment en quadruplant une taxe sur les rachats d’actions et en introduisant une taxe sur les milliardaires pour réduire le déficit.



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