Joao Félix fait une erreur, Théo non : les pénalités disent la France. Le Portugal à la maison avec des regrets


L’ailier milanais marque le but décisif sur penalty après que l’attaquant de l’Atletico ait touché le poteau. Leao et Ronaldo, quel gâchis…

De notre correspondant Francesco Pietrella

5 juillet 2024 (modifié à 23h58) – HAMBOURG

La passation de pouvoir entre deux époques du football arrive un soir de juillet au bord de l’Elbe, dans un climat tout sauf estival, et après un duel où les autres ont tiré l’épée. Ceux qui ont vu France-Portugal sur les sièges bleus du Volksparkstadion de Hambourg se souviendront du dernier match de Cristiano Ronaldo dans un Championnat d’Europe, jamais aussi statique et jamais aussi séparé d’un match auquel tout le monde, sauf lui, avait participé. La France de Mbappé – qui était également médiocre et remplacée après la fin de la première mi-temps – a accédé aux demi-finales grâce aux tirs au but. Ils défieront l’Espagne à Munich le 9 juillet, à 21 heures. La faute sur penalty de Joao Félix, frappé contre le poteau, a été décisive. Théo a marqué lors du dernier penalty.

les fentes

La première mi-temps n’a fait sourire qu’une seule personne : Paulo Fonseca. L’entraîneur milanais a dû se frotter les mains depuis son salon milanais. Leao, par exemple, est entré sur le terrain avec la lune en sa faveur. Après quelques minutes, il a laissé Koundé sur place – toujours souffrant -, tandis qu’à la 11e minute, il a libéré Mendes d’une talonnade sans regard. Bref, les 45 premières minutes en tant que garçon d’Amora, un quartier de Lisbonne : « bola » dans les bras jusque tard dans la soirée et dribble avec le sourire. Le meilleur Leao du Championnat d’Europe. Theo a également bien fait, avec notamment un tir empoisonné du pied gauche à la 20e minute et quelques courses délicates. Cancelo, cependant, a tenu bon, attirant le premier « ooh » du public avec une croqueta le long de la ligne. Les Portugais ont marqué les esprits sur un coup franc de Bruno Fernandes à la 41e minute. Enfin, Ronaldo et Mbappé s’observaient de loin. Le Français n’a accéléré qu’une seule fois, sur la gauche, tandis que le numéro 7 de Madère a lancé quelques contre-attaques et rien de plus. Trop statique. La dernière note des 45 premières minutes est un tacle de Pepe, 41 ans, sur Kolo Muani. À la demi-heure de jeu, il a fait tomber le ballon de ses pieds et a relancé l’action. Immortel.

super maignan

La seconde mi-temps a été marquée par un subtil jeu de fentes. Le premier était entièrement portugais, toujours à gauche, mais seul Mbappé a perdu. Le 10, portant son masque habituel après s’être fracturé la cloison nasale contre l’Autriche, il est resté au sol quelques minutes après avoir reçu un ballon au visage. Juste le temps de se relever, de courir devant et d’assister, les bras croisés, à deux super arrêts de Maignan en l’espace de trois minutes : d’abord sur Bruno Fernandes (62e) et puis surtout sur Vitinha, qui a bien fait de récupérer une passe décisive de Leao et Sting sont un coup sûr. Magic Mike s’est sacrifié comme il sait le faire, et dans tout cela il a également repoussé la talonnade de Ronaldo au rebond. La France relevait la tête sur un tir du pied droit de Kolo Muani dévié en corner par Ruben Dias. Une intervention glissée valut au moins deux buts (67e). Camavinga a élevé le niveau des regrets avec un tir du pied droit depuis l’intérieur de la surface à la 70e minute. Le système a vibré une seconde, pour ensuite accompagner Pepe et Dembélé dans un sprint générationnel le long du flanc, sur une cinquantaine de mètres. Le Portugais l’a envoyé sur le corner puis a célébré sous ses yeux. La courbe lusitanienne s’apprécie.

pénalités

En garde, en sus. Ronaldo grignotait l’avantage au bout de quelques minutes en frappant très haut depuis l’intérieur de la surface (93e), puis les deux défenseurs centraux prenaient le relais. L’habituel Pepe a bloqué Mbappè à la 97e minute, tandis qu’Upamecano a fait de même sur Leao à la 102e minute. Plaquage décisif. Dans la deuxième prolongation, Deschamps a risqué Mbappé pour le Barcola. Martinez a joué au lancer de miroir avec Joao Felix pour un bon Leao. L’attaquant de l’Atletico a immédiatement failli marquer de la tête, dans le geste le mieux raisonné du Portugal. Le dernier frisson des 120′ a été donné par Nuno Mendes. Il démarre l’action comme s’il était un meneur de jeu puis tire au centre. On passe aux pénalités. Dembelè, Fofana, Koundè, Barcola et Theo marquent. Ronaldo, Bernardo Silva et Mendes font de même, mais Félix commet une erreur. La France en demi-finale.





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