Joachim Coens laisse derrière lui un CD&V profondément désespéré


Après un sondage dramatique, Joachim Coens annonce son départ anticipé. Mais le CD&V seul n’y arrivera pas avec un nouveau président, car le parti fait face à de gros problèmes dans ses propres rangs.

Anne De BoeckJérôme Van Horenbeek et Stavros Kelepouris6 mai 202219:04

« Je proposerai au conseil du parti de jeudi d’organiser des élections présidentielles anticipées, et je ne pense pas que ce soit à moi de me présenter pour cela. » Par ce message, Joachim Coens a annoncé vendredi sa démission en tant que président du CD&V. Avant le début de la nouvelle année politique en septembre, Coens, dont le mandat se termine normalement en décembre, veut avoir un successeur prêt.

La raison en est le nouveau sondage du VRT et Le standard, dans lequel le CD&V tombe à 8,7 % : un niveau historiquement bas. Le parti populaire autrefois tout-puissant est devenu le plus petit parti de Flandre, et doit maintenant même céder la place aux Verts et au PvdA – bien qu’une marge d’erreur doive être prise en compte. C’est la faillite ultime de l’histoire du renouveau de Coens. Ces derniers mois, il était déjà clair que cela n’allait pas fonctionner et que ses bévues communicatives causaient de plus en plus de dégâts au parti.

Seul Coens lui-même ne semblait pas convaincu. Il y a plus de deux semaines, il avait annoncé qu’un candidat de consensus devait être recherché au sein du parti pour diriger le parti, mais que ce candidat pourrait aussi être lui. « Je ne suis pas encore mort, » il semblait déterminé. La grande majorité au sein de son parti pensait le contraire. Le sondage lui donne maintenant la poussée ultime.

Coens – maire de Damme, ancien capitaine du port de Zeebrugge et fils de l’ancien ministre CVP Daniël Coens – a été élu président fin 2019. Il a remporté à une courte majorité (53%) son challenger inexpérimenté Sammy Mahdi. Un résultat qui montrait déjà à l’époque que l’on ne faisait pas confiance à Coens dans tous les rangs pour inverser le déclin électoral du parti chrétien-démocrate en Flandre.

La première année de sa présidence est largement consacrée aux négociations fédérales. Il a surtout mis l’accent sur le débat sur l’euthanasie et la préparation d’une nouvelle septième réforme de l’État. Pas immédiatement des fichiers avec lesquels CD&V s’est mis à l’honneur. Les collègues plaisantaient parfois à propos de Coens en disant qu’en fin de compte, le nouveau président du CD&V pensait que tout allait bien.

Entre-temps, ses projets de renouvellement de cd&v sont restés bloqués dans la boue. L’affable West Fleming n’a jamais semblé capable de donner à son parti un choc électrique – à la Conner Rousseau à Vooruit. Coens est toujours resté prudent, tant en termes de contenu que de style. En fin de compte, cela s’est récemment traduit par une somme particulièrement maigre restylage de cd&v. Même alors, les jours de Coens en tant que président du parti semblaient comptés.

Son héritage le plus important pour cd&v est peut-être qu’à la fin de 2020, Coens a choisi – en grande partie de sa propre initiative – de diriger son ancien concurrent Mahdi dans le nouveau gouvernement fédéral, aux côtés de l’avocate inconnue Annelies Verlinden.

Successeur

Qui devrait succéder à Coens maintenant ? Tous les regards sont tournés vers le jeune et populaire Mahdi. Il n’y a pas beaucoup d’autres options. Des rumeurs sur Koen Geens en tant que nouveau président du parti avaient circulé plus tôt, mais cette voie ne s’avère pas fructueuse. Le nom du ministre flamand Benjamin Dalle est également mentionné, mais un initié le rejette comme un non-sens. Il n’y a vraiment qu’une seule personne sur la liste : Sammy Mahdi.

La question est de savoir s’il a beaucoup de bon sens à reprendre le parti maintenant qu’il navigue au plus bas. Au sein du CD&V, on dit que Mahdi fera ce qui est le mieux pour le parti – mais peut-être qu’un secrétaire d’État fort à l’Asile et à la Migration est exactement ce dont le CD&V a besoin maintenant pour couvrir son aile droite.

En tout cas, un nouveau président ne résoudra pas le malaise de cd&v. Le problème est que les sympathisants du parti décrochent de plus en plus. Par exemple, il y a beaucoup de frustration parmi les bourgmestres et échevins concernant l’accord sur l’azote que le parti a également approuvé au niveau flamand. En conséquence, 41 fermes « rouges » doivent fermer et d’autres doivent réduire considérablement leurs émissions. Une pilule amère pour le CD&V, le parti le plus fort dans les campagnes, qui dirige le ministère de l’Agriculture depuis cinq législatures et défend depuis bien plus longtemps les intérêts des agriculteurs.

Joris Vande Vyvere, navires CD&V à Tielt en Flandre occidentale, proteste contre l’accord sur l’azote du gouvernement flamand, un dossier de Hilde Crevits.Statue Éric de Mildt

L’appel du ministre de l’Agriculture Hilde Crevits est significatif. Elle conseille à toute personne qui n’est pas d’accord avec l’accord sur l’azote de déposer une réclamation lors de l’enquête publique qui se déroulera jusqu’à la mi-juin. Par exemple, cd&v pousse l’opposition à ses propres décisions. Football de panique d’un parti qui peut progressivement utiliser chaque vote pour rester à flot. Et elle se rend compte que la résistance dans ses antennes locales prend peu à peu des proportions alarmantes.

Dans le Brabant flamand, par exemple, des rumeurs courent que plusieurs bourgmestres n’iront plus aux élections locales de 2024 sous la bannière du CD&V. Ils pensent personnellement qu’ils peuvent mieux survivre s’ils coupent les ponts avec le parti national.

Et puis le parti devra bientôt trouver une solution pour Ventilus – la nouvelle ligne à haute tension qui devrait transporter l’électricité des parcs éoliens en mer vers l’intérieur des terres. Elia le veut hors sol, les six bourgmestres CD&V des communes concernées – Bruges, Lichtervelde, Oostkamp, ​​​​Torhout, Wingene et Zedelgem – exigent une ligne souterraine. Des milliards d’euros de surcoûts ou non.

En 2022, le fier parti au pouvoir CD&V semble être un navire sans gouvernail dans la tempête parfaite.



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