JO, les secrets de la cérémonie de clôture du 11 août


Les tests dans un lieu top secret de l’Est de la France. Le réalisateur Joly : « L’idée est d’évoquer la fragilité des Jeux, compris comme quelque chose de précieux pour l’humanité »

Alexandre Grandesso

4 juillet – 21h01 – PARIS

Dans un futur dystopique, des hommes venus de mondes lointains débarquent sur la terre abandonnée et les vestiges de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024 émergent parmi les vestiges d’une civilisation aujourd’hui disparue. Voilà en quelques mots l’intrigue de la cérémonie de clôture des Jeux de la Capitale. French, qui se jouera le 11 août, au Stade de France. Les répétitions ont débuté il y a à peine une semaine, dans un lieu secret de l’Est parisien. Un spectacle confié à Thomas Joly, metteur en scène de théâtre réputé qui a également créé la cérémonie d’ouverture sur la Seine, ainsi que celles des Jeux Paralympiques. La Gazzetta a pu suivre certaines scènes en exclusivité.

valeurs

« L’idée – explique Joly en introduction – est d’évoquer la fragilité des Jeux, compris comme quelque chose de précieux pour l’humanité. On a donc imaginé un monde sans Jeux olympiques que quelqu’un redécouvrirait, un peu comme le faisait De Coubertin à la fin du XIXe siècle, faisant revivre des Jeux olympiques qui n’avaient pas eu lieu depuis l’époque de la Grèce antique. Il est important pour moi de souligner à quel point le présent est précieux, que nous tenons peut-être pour acquis. Je veux que le public du monde entier s’interroge sur l’avenir qui nous attend. » Difficile de ne pas voir une similitude avec le climat politique qui règne en France, avec des élections qui pourraient signaler l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, bien loin des valeurs d’universalisme et d’égalité des JO.

artistes de cirque

« En réalité – appuie Tony Estanguet, président du comité d’organisation – le spectacle a été écrit il y a plus d’un an, mais il porte en lui un message d’actualité qui nous dit que rien ne doit être tenu pour acquis ». Bref, pour Joly, la cérémonie se traduit aussi par « un message pas forcément strictement lié au spectacle ». Le spectacle bat son plein avec une centaine d’acrobates, danseurs, artistes de cirque et même 29 pompiers de la section gymnastique de Paris. Non seulement des Français, mais aussi des étrangers dont le Guinéen Keita Mohamed, dit « 150 », arrivé à l’événement après avoir fait le tour du monde : « Nous travaillons en deux équipes, de 14h à 22h30 et de 20h à cinq heures du matin. . Mais c’est un honneur d’être là», souligne-t-il aux côtés de Johan Tonnoir, 29 ans, deux fois vice-champion du monde de parkour.

écouteurs

Les répétitions révèlent la trame centrale du spectacle qui durera environ trois quarts d’heure, avec l’orchestre sur scène et des acrobaties aériennes, avec des costumes et une scénographie qui évoqueront « une œuvre onirique, une fresque visuelle », dit Joly. Sur scène donc, des visiteurs venus d’autres mondes soulèvent les uns après les autres de grands cercles, reconstituant progressivement le symbole des Jeux olympiques. Les danseurs, équipés d’écouteurs pour ne pas déranger le voisinage et surtout ne pas dévoiler la musique, se déplacent de manière compacte, se regroupent puis se dispersent sur la scène reconstituée au centre d’une piste d’hippodrome. L’écriture de Joly apporte des touches du monde théâtral où il s’est établi : « Même dans un contexte si différent – explique le metteur en scène – je retrouve quelques points communs : les entrées et sorties des artistes, la magie des lumières, l’importance des costumes  » .

Découverte

Les dimensions changent et il n’y aura pas de répétition générale au Stade de France où se dérouleront les compétitions d’athlétisme jusqu’au bout. Ainsi le montage sera réalisé en une dizaine d’heures juste avant de monter sur scène, rappelle Estanguet. Parallèlement, Joly élabore les cérémonies paralympiques, mais surtout celle d’ouverture qui, le 26 juillet, aura lieu pour la première fois hors d’un stade, à six kilomètres le long de la Seine : « Et c’est impossible de le répéter – souligne le directeur -, nous travaillons par petites sections et moi aussi je découvrirai le spectacle en intégralité sur place, en direct avec les 326 mille spectateurs présents et les deux milliards de personnes qui nous suivront à la télévision. En tout cas, nous serons prêts. »





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