« Je ne prie pas pour les haricots bruns » : les aventures de Bartje en bandes

Un enfant qui résiste à son pauvre sort, voilà essentiellement ce qu’est ce roman vieux de presque quatre-vingt-dix ans. Bartje par Anne de Vries. L’histoire est toujours restée d’actualité et a été réimprimée, traduite et filmée à maintes reprises. Il existe désormais également une bande dessinée sur Bartje.

Bartje a grandi dans la pauvreté dans les années 1920, pendant les années de crise, dans une famille pauvre d’ouvriers agricoles de la campagne presque coloniale de Drenthe. Cette époque semble révolue depuis longtemps dans les riches Pays-Bas. Mais la « sécurité sociale » et la pauvreté des enfants restent un problème dans notre pays. Aux Pays-Bas, un enfant sur quinze grandit dans la pauvreté, selon l’Institut néerlandais de la jeunesse.

Quand Bartje doit aller à l’école, sa mère lui donne une leçon de vie sur la façon dont il doit se comporter : « Pour les grands, il faut se balancer ou hocher la tête oui. »

Garder le silence ou être d’accord, c’est aussi ce que devaient faire les dizaines de milliers de parents touchés par l’affaire des allocations familiales lorsqu’ils ont protesté auprès du juge parce qu’ils étaient soupçonnés à tort de tricherie sur les allocations familiales. En conséquence, des dizaines de milliers d’enfants ont souffert de la pauvreté. Le juge ne voulait rien avoir à faire avec ces protestations. On a longtemps dit aux victimes : c’était leur faute. Pourtant, comme Bartje, ils ne voulaient pas accepter ce sort injuste et ils refusaient de « s’évanouir ou d’accepter ».

En ce sens, le roman d’Anne de Vries sur Bartje, de 1935, sur la pauvreté aux Pays-Bas, est toujours d’actualité. Les circonstances sont différentes, mais De Vries (1904-1964) a réussi à décrire visuellement les mécanismes de l’inégalité, de la pauvreté, de la honte et de la résistance.

L’enseignant, qui a grandi à Drenthe, a écrit son roman à Zeist en s’appuyant sur ce qu’il avait vu dans sa jeunesse dans sa pauvre province. Le livre est devenu un best-seller et a été traduit dans de nombreuses langues, tout comme sa suite de 1940, Bartje cherche le bonheur, qui parle de la croissance de Bart, y compris des relations amoureuses. Il y avait une statue de Bartje à Assen (qui était souvent volée).

Bartje a connu une nouvelle vague de popularité lorsque l’histoire a été diffusée à la télévision sous forme de série dramatique à partir de 1971, dans la Drenthe, sous-titrée en néerlandais. Willy van Hemert a réalisé ; le jeune Bartje était joué par Jan Krol. Le refus de Bartje de manger des haricots bruns bouillis, « Je ne prie pas pour les haricots bruns » est devenu connu à l’échelle nationale.

Parce que le roman Bartje aura quatre-vingt-dix ans en mai prochain, Seb van der Kaaden des éditions Personalia a décidé de retirer le roman, avec l’accord d’Elly de Vries, fille de l’auteur. Le scénariste de bandes dessinées Ahmad Resh, qui, entre autres Regret de Carry Slee a dépouillé et adapté l’histoire originale. Et Anco Dijkman, qui a collaboré entre autres avec Meinte Strikwerda bandes dessinées sur des affaires non résolues dessiné pour la Fondation Peter R. de Vries, réalisé les dessins atmosphériques de la bande dessinée. Les scènes brutales du livre sont également dessinées, dans lesquelles Bartje est régulièrement battu par son père, notamment avec un fouet, le klabatsé. « Nous souhaitons conserver autant que possible les scènes brutes du livre », précise le scénariste et artiste.

Depuis mai, une page de bande dessinée paraît désormais chaque semaine dans les journaux du Nord, comme Jour du Nord. Et le 14 mai 2025, jour du « quatre-vingt-dixième anniversaire » de Bartje, ces épisodes seront publiés sous forme de bande dessinée complète.






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