Jambon a étudié « comme un moine » l’azote pendant une semaine : « C’est toujours effrayant que nous nous retrouvions sans accord vendredi »

Pas de vacances au soleil pour Jambon : pendant le crocus, il s’est acharné sur la lime à azote « comme un moine ». Cela n’a toujours pas abouti à un rapprochement entre CD&V et N-VA. « La crainte est toujours que nous nous retrouvions sans accord vendredi. » Le gouvernement flamand sera-t-il encore étranglé avec le dossier de l’azote la semaine prochaine ?

Jan Jambon (N-VA) aurait pu passer une semaine à cuisiner sous le soleil espagnol, mais ses ministres y ont mis fin vendredi dernier. Même après des semaines de tiraillement et de traînée, aucun accord n’a été trouvé sur les émissions d’azote en Flandre. Au contraire : N-VA et CD&V se sont plus que jamais affrontés à couteaux aiguisés. Un déplacement au Royal Yacht Club d’Anvers pour une rencontre avec les présidents du parti n’a pas pu désamorcer la situation. Et donc le Premier ministre flamand est parti en congé de printemps sans accord et sans vacances, mais avec beaucoup de devoirs. « Jambon a vraiment plongé dans les détails du dossier, car il reste bien sûr très technique », explique un initié. « Ligne par ligne, il est passé avec les conseillers des ministres pour voir où ça ne va pas. Un vrai travail de minutie. »


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Il fait un pas en avant puis un pas en arrière.

Facteur de perturbation

Parce que le travail politique s’est poursuivi cette semaine à un niveau plus bas, les négociations n’étaient pas en reste. Les membres du cabinet et les conseillers techniques se sont rencontrés à plusieurs reprises. Jambon lui-même a également rejoint occasionnellement la table. Mais depuis la débâcle de vendredi dernier, les protagonistes des trois camps ne se regardent plus dans les yeux. Des progrès ont-ils été réalisés ? « Au sein de l’équipe Jambon, il y a une certaine ouverture pour parler de tout. Mais ensuite, une proposition revient au cabinet Demir et une nouvelle conception est à nouveau rejetée. Donc ça avance toujours d’un pas, pour reculer d’un pas », peut-on entendre au CD&V. Ceci est démenti par plusieurs membres de la N-VA. « Demir n’est vraiment pas le facteur perturbateur. »

La fête a donc apporté un peu de calme au dossier, mais il n’est pas question d’un millimètre d’avancée. Une liste des goulots d’étranglement a été dressée la semaine dernière. On a reproché aux chrétiens-démocrates de constamment mettre sur la table de nouvelles revendications. La N-VA y a vu une manœuvre dilatoire pour lever tout le dossier des élections. En énumérant tout cela, ils espèrent qu’il n’y aura plus de surprises. À partir de lundi, il appartiendra alors au gouvernement flamand de démêler ces goulots d’étranglement sur la liste.

Effrayer

C’est là que le bât blesse, bien sûr : la volonté politique est nécessaire pour parvenir à un compromis. Jambon avait déjà l’impression la semaine dernière qu’il y avait d’autres choses politiques des jeux qui ne sont pas directement liés au fichier. Il a donc demandé à ses ministres de suspendre la communication jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. Pour l’instant, tout le monde semble s’en tenir à cet accord.

Mais cela signifie-t-il qu’un accord sur l’azote prêt à l’emploi pourra être conclu le vendredi 3 mars ? Tous les partenaires de la coalition sont actuellement sombres. Le CD&V souligne qu’il souhaite un compromis, mais les chrétiens-démocrates ne seront pas enfermés dans cette échéance. Même les nationalistes flamands ne savent pas si ces prolongations de deux semaines seront suffisantes. « La crainte est toujours que nous terminions vendredi sans accord. » A suivre sans aucun doute.

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