Jamais auparavant l’ère viking n’a été aussi impressionnante que dans ‘The Northman’ ★★★★☆

Tirez votre épée, levez votre bouclier et priez les Norns du Destin, pour L’homme du nord arrive : un spectacle viking impitoyable comme vous n’en avez jamais vu. Le réalisateur Robert Eggers commence la surprise à partir du deuxième. Alors qu’un volcan gronde au loin, une voix masculine rugit : « Écoute-moi, Odin ! Il a déjà notre attention.

Nous sommes en l’an 895, quelque part sur une mauvaise partie de la région montagneuse de l’Atlantique Nord. Le jeune prince Amleth – évoquez la dernière lettre de son nom et vous réalisez que cette histoire remonte à la même source ancienne scandinave à partir de laquelle Shakespeare a obtenu la moutarde – est témoin du meurtre de son père, le roi Aurvandil (Ethan Hawke) et de l’enlèvement de sa mère Gudrún (Nicole Kidman). Le coupable est son propre oncle Fjölnir (La placel’acteur Claes Bang). Amleth jure de se venger. Et quand plusieurs années plus tard, il est assez grand et fort (et est joué par un gigantesque Alexander Skarsgård), il s’en prend à Fjölnir et à ses partisans : « Leur cauchemar commence maintenant », ça sonne de mauvais augure.

trébucher

Jamais auparavant l’ère viking n’a été aussi impressionnante qu’en L’homme du nord† Robert Eggers se montre après La sorcière et Le phare encore une fois un énorme chercheur nerd et travaille avec la précision d’un historien. Même si la justesse des décors, des costumes et des accessoires ne freine en rien son imagination débridée et sa fascination pour le surnaturel. Quand Eggers découvre que les Vikings utilisaient la jusquiame pour trébucher, il concocte un rite de passage merveilleusement enchanteur.

Alors qu’Amleth et ses sauvages compagnons hachent leurs adversaires, Eggers et la mécano Louise Ford font le contraire avec le film : ils coupent le moins possible. Pour les scènes d’action, ils utilisent des plans longs et ininterrompus, qui accentuent la brutalité des massacres (rouge sang) et donnent parfois au film une intensité presque insoutenable.

Ceux qui connaissent les films précédents d’Eggers trouveront cette épopée viking robuste étonnamment populaire. Le réalisateur américain travaille pour la première fois avec un budget important, qui a encore augmenté en raison des retards corona (à 90 millions de dollars). Eggers a témoigné franchement dans des interviews de la pression exercée par le studio pour qu’il réalise un film accessible.

C’est comme ça que ça se sent L’homme du nord parfois comme un loup sanguinaire sur une chaîne : Eggers obtient de l’espace pour les excès bizarres (et parfois hilarants) qui ont rendu ses premiers films si uniques, mais ici il se plie davantage aux normes narratives. La psychologie, le subconscient et l’occulte restent subordonnés à une simple histoire de vengeance.

‘Le Nordique’ à l’affiche au cinéma à partir du 20/04.



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