Jaap et Korrie sont furieux de l’expropriation d’un terrain par la province de Groningue. « Je mets juste quelques taureaux dans mon pâturage »

Ce que Jaap et Korrie Raangs-Tepper pensent de la province de Groningue ne fait aucun doute. Depuis deux semaines, un loup déguisé en mouton est inscrit sur une grande pancarte dans leur jardin. La province souhaite leur acquérir un terrain par expropriation pour la piste cyclable entre Groningen et Ten Boer.

« Le fonctionnement de la province ne peut être résumé qu’en un mot : dégoûtant », grogne Jaap Raangs, 61 ans. Il montre du doigt le grand panneau qui se trouve « encore » dans son jardin. « Beaucoup de gens nous en parlent : ils pensent que c’est une bonne chose. »

Son épouse Korrie (59 ans) et sa sœur qui a besoin de soins disposent d’un bout de prairie à côté et derrière leur maison sur le Noorddijkerweg à Groningen. Et la province de Groningue en a les yeux rivés sur une partie : 1,2 hectares du côté de la prairie, soit environ 12 hectares. Il s’agit de pouvoir construire une partie manquante du chemin pour ce que l’on appelle la piste cyclable plus Groningen-Ten Boer. Seulement : l’affaire a tellement dégénéré que la province veut exproprier les terres. «Ils ont proposé quatre euros par mètre linéaire», explique Raangs, qui qualifie ce montant de pure insulte.

Plusieurs promoteurs sont intéressés par le terrain

Jaap Raangs affirme que plusieurs développeurs de parcs solaires l’ont déjà contacté. Les montants mentionnés contiennent six zéros. Pour prouver qu’il ne dit pas de bêtises, il montre l’un des prestataires. La province de Groningue ne s’en rapproche pas avec quatre euros par mètre linéaire. « Vous savez ce que c’est : Korrie et moi ne sommes pas du tout contre cette piste cyclable. En fait, je pense que c’est très bien. Mais il s’agit d’un trafic à sens unique dans la province de Groningue. Ils n’envoient ni n’écoutent ce que nous voulons.

La famille Raangs-Tepper a un souhait important : qu’un fossé soit construit comme clôture de chaque côté de la piste cyclable. Mais c’est actuellement hors de question pour la province de Groningue. « Nous voulons juste un héritage décent. La province estime que nous devrions financer le remplissage des fossés existants ainsi que la construction du nouveau fossé. Nous devons en supporter les coûts. N’est-ce pas le monde à l’envers ? » Selon eux, une proposition d’échange de terres de la famille a également été rejetée par la province. « Si nous donnons suite à ce que veut la province, trois parties de nos pâturages deviendront en jachère. Cela n’est pas du tout pris en compte.

« Un fonctionnaire nous dérange »

Korrie Tepper est désormais découragée par cette question. Elle dit qu’elle et son mari ont vraiment de la bonne volonté, mais que la façon dont ils sont traités – « surtout par un fonctionnaire » – par la province les rend fous. « Je me réveille avec et je me couche avec. » Son mari est également à bout de nerfs. Il dit qu’il achète quelques taureaux et les met au pâturage. « S’il n’y a pas de fossé comme limite décente, ces animaux marcheront constamment sur la piste cyclable. Ou par la route. Ils n’y pensent pas du tout.

En raison de son état, sa sœur a été exclue de toute la procédure. En concertation avec le responsable de la province de Groningue, qui s’y est également conformé. «Quand nous sommes arrivés au point où nous avons dit que nous allions arrêter les négociations, ils ont quand même commencé à envoyer des lettres à ma sœur», raconte Tepper avec émotion. Son mari qualifie cette zone d' »incroyablement basse » car cela a complètement bouleversé sa belle-sœur. Ils ont porté plainte contre ce comportement et ont demandé une rencontre avec le commissaire du Roi René Paas.

La conversation avec Paas a suivi en mai. Selon le couple, il s’agissait d’une « conversation agréable et chaleureuse ». Ce serait arrangé. Un montant – « confidentiel » – a même été évoqué. Ils ont ensuite retiré du jardin le panneau contenant des allégations contre la province de Groningue (il s’y trouvait auparavant). À la fin du mois d’août, la province a envoyé une plante dans un pot avec une carte d’excuses attachée pour le fait que les lettres avaient été envoyées à la sœur de Korrie. Cela n’aurait pas dû se passer ainsi.

Mais en fin de compte, Jaap et Korrie se retrouvent les mains vides. Selon eux, les belles paroles du commissaire du roi n’ont rien donné. « Le 5 septembre, on nous a dit que la province voulait nous exproprier. Nous nous sentons vraiment exclus du froid. Pendant tout ce temps, ils se sont révélés être des mots vides de sens. Dégoûtant. »

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Province de Groningue : Ne nous reconnaissez pas sur la photo

La province de Groningue a déclaré par l’intermédiaire d’un porte-parole que « nous n’avons malheureusement pas pu parvenir à un accord avec les propriétaires du terrain ». Afin de pouvoir réaliser la piste cyclable, la province n’a « d’autre choix que d’utiliser… l’instrument d’expropriation ».

Groningen indique que les propriétaires fonciers ont indiqué en 2021 qu’ils ne voulaient plus discuter de l’achat avec la province parce que l’offre était jugée trop basse et qu’une procédure d’expropriation serait considérée avec confiance. Le porte-parole indique que la province ne reconnaît pas non plus « le tableau dressé » que la famille a creusé sur ses talons en raison de l’attitude de la province de Groningue.

Fait remarquable, la province déclare avoir fait plusieurs propositions à la famille Raangs-Tepper. Également celui dans lequel un fossé devait être construit de chaque côté de la piste cyclable, mais cela n’a pas été accepté par les propriétaires fonciers de l’époque. Maintenant que la voie de l’expropriation a été empruntée, un tel fossé n’est plus possible, selon la province de Groningue. « Nous ne pouvons pas exproprier plus que ce qui est strictement nécessaire. Un fossé n’est pas nécessaire pour la piste cyclable.

Le porte-parole dit que la province est on suppose que la construction de la dernière partie de la piste cyclable entre Groningen et Ten Boer débutera au printemps 2024



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