Italie-Chine, voici tous les matchs économiques du CDP aux ports en passant par les avions ATR


Le commerce, mais aussi les droits de l’homme, en vue de sauvegarder Taïwan. L’Italie cherche une nouvelle voie pour ses relations avec Pékin, et le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Giorgia Meloni se rencontrent à Bali. Un pas qui n’est pas acquis et qui mérite certainement d’être exploré au regard des relations difficiles entre l’UE et Pékin, compte tenu de l’attention et de l’inquiétude de Bruxelles envers le géant chinois et sa pénétration « systémique » dans le monde occidental. Mais les temps ne sont pas faciles, il faut des interlocuteurs forts après l’agression russe contre l’Ukraine, tout cela réécrit l’agenda à court terme, mais naturellement nous pensons aussi à une perspective plus longue. Meloni n’est certainement pas sur les mêmes positions aplaties sur Pékin que le gouvernement jaune-vert Conte-1, qui a signé le protocole sur la Belt and Road Initiative (BRI), le seul pays occidental. La Chine est toujours prête à faire des affaires, mais pèse tout, y compris les meilleurs vœux du Dalaï Lama à Meloni le jour de son investiture, complétés par une réponse affectueuse pleine de « sentiments d’amitié ». Et, en toile de fond (mais pas trop) le thème stratégique du « découplage » poursuivi par les États-Unis, le détachement progressif des deux économies, même s’il se limite pour l’instant à la sécurité nationale (et en partie au géant Apple ).

Les investissements directs et le commerce se développent

Mais passons aux affaires. Pour comprendre ce qui se passe réellement. Bon: selon le ministère chinois du Commerce, entre janvier et août de cette année, une période complexe pour la guerre et la crise énergétique, les investissements directs non financiers chinois en Italie ont augmenté, au cours des trois premiers trimestres de 2022, de plus, le le volume des échanges a atteint 60,5 milliards de dollars (+13,3%) L’Italie est le quatrième partenaire commercial parmi les pays de l’UE, et la Chine importe 40 milliards de dollars de produits fabriqués en Italie. Économies imbriquées donc, même si l’Allemagne est toujours en tête des classements en Europe, à tel point que le chancelier Olaf Scholz s’y est rendu, non sans polémique. Certes, le thème sous-jacent reste la sécurité nationale, donc une attention maximale aux OPA hostiles (le pouvoir doré a été utilisé cinq fois au cours des deux dernières années sur des investissements chinois en Italie) et aux pénétrations d’infrastructures technologiques, et donc aussi à l’utilisation de la 5G.

Présences stratégiques, au Cdp, dans les ports et à Pirelli

En tout cas il y a beaucoup d’accords et de présences financières. La State Grid Corporation (SGC), le géant public des services d’électricité et la plus grande entreprise de services publics au monde, contrôle 35 % de Cdp Reti, une société du groupe Cassa Depositi e Prestiti qui gère les participations dans Snam, Italgas et Terna pour soutenir le développement d’infrastructures italiennes stratégiques dans les secteurs du gaz et de l’électricité. Dans les ports, la Chine est présente en Italie depuis 2016, à Vado Ligure, où Cosco (l’entrée du géant chinois dans l’un des terminaux du port de Hambourg est bien connue, une opération controversée) a investi 53 millions d’euros pour 40 pour cent du port, et Qingdao 15,5 millions pour 9,9 pour cent. Enfin, il faut mentionner la présence majoritaire de ChemChina dans Pirelli.

L’accord pour la vente à la Chine d’au moins 250 avions ATR produits à Pomigliano d’Arco

A quelques heures de la réunion bilatérale Meloni-Xi à Bali le 16 novembre, Pékin a également donné son feu vert pour l’achat d’ici 2035 d’au moins 250 ATR italo-français (Leonardo et Airbus). Derrière l’achat une très longue négociation, qui a duré 36 mois de négociations. Il s’agit des 42 600 avions à turbopropulseurs produits dans les usines de Pomigliano d’Arco. Un accord que Palazzo Chigi définit comme « une étape importante dans l’accès au marché chinois ».



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