La décision votée hier par le conseil d’administration d’Ita Airways d’annuler les procurations du président exécutif Alfredo Altavilla, et de les transférer au PDG Fabio Lazzerini, à l’initiative des six administrateurs démissionnaires de la Mef, est entérinée par le ministère de l’Economie, qui la considère immédiatement opérationnelle.Ainsi, selon la Mef, il ne faut pas attendre l’assemblée générale du 8 novembre qui, suite à une décision d’Altavilla, a la question des « procurations » à l’ordre du jour, en plus du décaissement de 400 millions déjà autorisé par la Commission européenne et indispensable à la survie de l’entreprise.

Avec une lettre de la direction du Trésor, la Mef a mis en lumière deux aspects, pour contrer la thèse soutenue par un avis juridique présenté par Altavilla, selon laquelle le vote sur les procurations est illégitime puisque le sujet n’est pas inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée. du Conseil d’administration qui a eu lieu le 12 octobre, et ayant été les mandataires attribués par l’assemblée, le Conseil d’administration ne peut les révoquer.

Le Trésor : légitime la décision du Conseil d’administration

Le Trésor public, en revanche, confirme le bien-fondé de la décision votée par le conseil d’administration et dans une lettre de trois pages rappelle que « la gestion de la société, comme l’exige la loi, relève de la seule responsabilité des administrateurs, évidemment y compris le droit d’attribuer et de révoquer les pouvoirs de gestion en considération de l’intérêt de la société », il ajoute également que « l’actionnaire de droit n’exerce aucun pouvoir de gestion, notamment en assemblée générale, ni n’exerce d’administration et de coordination de la société, et ne confère ni ne peut donc conférer aucune délégation ». En second lieu, le Trésor se réfère à la loi en vigueur, pour souligner que « la compétence de l’assemblée générale en ce qui concerne l’attribution de procurations au Président a manifestement un caractère autoritaire, selon une pratique constante et non démentie de ce Département, sans préjudice de toute détermination et responsabilité conséquente à la tête de l’organe administratif ». Les conclusions de la lettre se lisaient comme suit : « étant donné que le conseil d’administration, en exécution des pouvoirs qui lui sont attribués par la loi et les statuts, s’est exprimé, il appartient aux administrateurs et à la direction d’exécuter les décisions prises, dans l’intérêt de l’entreprise ».

La décision du collège des commissaires aux comptes de l’Ita est attendue

Pour les prochaines étapes, l’appréciation du collège des commissaires aux comptes sur la légalité de l’initiative est attendue à ce stade ; l’instance s’est réunie ce matin et a reporté la décision. L’objet du clash porte sur les pouvoirs sur les opérations stratégiques, auparavant attribués au président, ou sur la vente d’Ita Airways au fonds Certares qui, dans une alliance commerciale avec Delta et Air France-KLM, négocie avec le Trésor pour le achat de 50% plus une action d’Ita Airways. Les six membres du Conseil contestent les actions d’Altavilla, se plaignant du manque d’implication des organes sociaux.



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