Israël ne voit aucune raison d’enquêter sur la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh

Des témoins palestiniens disent que le journaliste a été abattu par les troupes israéliennes. Ce point de vue est soutenu par une première étude du collectif de recherche indépendant Bellingcat. L’armée israélienne n’exclut pas non plus qu’Abou Akleh ait été tué par une balle israélienne. Mais l’armée affirme qu’une enquête criminelle n’est pas nécessaire car il y a eu une situation de combat au cours de laquelle des soldats israéliens ont été la cible de tirs de combattants palestiniens, a déclaré l’armée dans un communiqué aux médias israéliens.

Selon une enquête préliminaire de l’armée israélienne, Abu Akleh aurait été tué à la fois par une balle palestinienne et par une balle israélienne. Selon l’agence de presse Associated Press, dont la rédaction à Gaza a été détruite par les bombardements israéliens l’an dernier, l’armée a même identifié l’arme du soldat qui aurait pu tuer le journaliste.

Pour obtenir des certitudes, Israël dit avoir besoin de la balle. C’est entre les mains des Palestiniens, mais les Palestiniens ne veulent pas lâcher la balle parce qu’ils ne font pas confiance à Israël. « Ils ont commis ce crime, nous ne leur faisons donc pas confiance », a déclaré le président palestinien Abbas. Les Palestiniens veulent lancer leur propre enquête.

Indignation internationale

Shireen Abu Akleh (51 ans) était un visage familier sur Al-Jazeera. Sa mort a suscité l’indignation internationale, tout comme la violence utilisée par la police lors de ses funérailles.

Vendredi, la parlementaire arabe israélienne Ghaida Rinawie Zoabi du parti de gauche Meretz a annoncé qu’elle retirait son soutien au gouvernement du Premier ministre Naftali Bennett pour protester contre le traitement réservé par Israël aux Palestiniens et aux Arabes israéliens. La violence lors des funérailles d’Abu Akleh y a joué un rôle. Le gouvernement Bennett, une équipe hétéroclite de huit partis, ne peut désormais compter que sur le soutien de 59 des 120 membres de la Knesset.

Depuis 1992, 19 journalistes ont été tués alors qu’ils faisaient leur travail en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. 16 d’entre eux étaient d’origine palestinienne.



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