Israël lance de nouvelles frappes contre le Liban, dans une escalade de la violence


Débloquez gratuitement l’Editor’s Digest

Les avions de guerre israéliens ont continué de frapper le Liban mardi, prolongeant un bombardement massif des bastions du Hezbollah qui a tué des centaines de personnes jusqu’à présent dans les pires violences à avoir frappé le pays depuis des décennies.

Le Hezbollah a également tiré mardi matin sur des cibles militaires israéliennes, visant une usine d’explosifs, un entrepôt militaire et un aérodrome. Ces attaques ont déclenché des alertes aériennes dans le nord d’Israël mais ont été pour la plupart interceptées, causant des dégâts limités.

Ces échanges font suite à une série d’attaques dévastatrices lundi au cours desquelles l’armée israélienne a déclaré avoir touché 1 600 cibles du Hezbollah, notamment des dépôts d’armes généraux et des missiles de croisière dissimulés dans ce qu’elle a appelé une « nouvelle phase » du conflit avec le groupe militant soutenu par l’Iran.

Les pompiers éteignent un incendie suite à une attaque à la roquette dans le nord d’Israël © Leo Correa/AP

Les autorités libanaises ont rapporté que 492 personnes ont été tuées lundi, dont des dizaines de femmes et d’enfants, et plus de 1 600 blessées lors de la journée la plus sanglante pour le Liban depuis des décennies.

Les dirigeants mondiaux ont averti que l’opération, baptisée « Flèches du Nord » par les Forces de défense israéliennes, a laissé la région au bord d’une guerre totale.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 réunis à l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) ont publié un déclaration appelant à mettre un terme au « cycle destructeur actuel ».

« Aucun pays n’a intérêt à une nouvelle escalade au Moyen-Orient », a déclaré le groupe. « Les actions et les contre-réactions risquent d’amplifier cette dangereuse spirale de violence et d’entraîner l’ensemble du Moyen-Orient dans un conflit régional plus vaste aux conséquences inimaginables. »

La peur et la panique se sont emparées du Liban après les attentats de lundi. Des milliers de voitures ont bloqué les routes alors que les habitants fuyaient le sud et l’est du pays, où se concentraient les bombardements, vers la capitale Beyrouth.

Partout dans le pays, des écoles ont été transformées en abris pour les déplacés tandis que certains habitants des villages cherchaient refuge contre les bombardements dans des mosquées.

Une famille entière – un major de l’armée à la retraite, sa femme et leurs trois filles – a été tuée lundi près de la ville côtière de Tyr, dans le sud du pays, ont rapporté les médias officiels libanais.

Des véhicules attendent dans la circulation dans la ville de Damour, au sud de la capitale Beyrouth, le 24 septembre 2024, alors que les gens fuient le sud du Liban. Israël a annoncé des dizaines de nouvelles frappes aériennes sur les bastions du Hezbollah
Des véhicules dans la ville de Damour, au sud de la capitale libanaise Beyrouth, mardi © Ibrahim Amro/AFP/Getty Images
Citoyens libanais qui ont fui les villages du sud à cause des frappes aériennes israéliennes
Les citoyens libanais ont fui mardi les villages du sud alors que les frappes aériennes israéliennes se poursuivaient © Mohammed Zaatari/AP

S’adressant aux journalistes à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, qui a débuté mardi, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a décrit la situation comme « extrêmement dangereuse ».

« Je peux dire que nous sommes presque dans une guerre à part entière », a déclaré M. Borrell, ajoutant que les dirigeants mondiaux devraient œuvrer pour empêcher que les combats ne s’intensifient davantage. « C’est ici, à New York, que le moment est venu de le faire. Chacun doit mettre toutes les capacités en œuvre pour empêcher cette voie qui mène à la guerre », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati s’est rendu en urgence à New York “pour de nouvelles discussions”, a indiqué son cabinet. Une réunion du cabinet prévue mardi matin a été annulée.

Israël a déclaré qu’il poursuivrait l’opération jusqu’à ce que les habitants des régions du nord, déplacés par les combats, puissent rentrer chez eux en toute sécurité. Il a accusé le Hezbollah d’avoir provoqué la campagne de bombardements israélienne.

« Je tiens à être clair : le Hezbollah est responsable de cette situation. C’est le plan du Hezbollah : transformer le sud du Liban en champ de bataille pour ses attaques contre Israël », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari. « Nous ne pouvons pas accepter qu’un groupe terroriste stocke des armes dans les maisons des gens et les utilise pour tirer sur d’autres communautés civiles. »

Vingt-huit vols au départ de Beyrouth – la plupart prévus – ont été annulés mardi, selon le site Internet de l’aéroport.

Des roquettes du Hezbollah sont tombées mardi matin sur la ville de Kiryat Shmona, à l’extrême nord d’Israël, provoquant un incendie, mais aucune victime n’a été signalée. Une femme a été légèrement blessée par des éclats d’obus dans la ville de Yarka.

Le commandement du front intérieur israélien a étendu sa politique de fermeture des écoles à plusieurs autres zones du nord du pays.



ttn-fr-56