IPO de Kenvue : les exclusions d’entreprises offrent un salaire rare aux banquiers


Le gel du marché américain des cotations a fait frissonner Wall Street. Avant cette semaine, les entreprises n’avaient levé que 2,4 milliards de dollars par le biais d’introductions en bourse traditionnelles cette année, selon Dealogic. C’est le montant le plus bas en 14 ans.

Pour les banquiers affamés de frais, un point chaud persiste : les exclusions d’entreprises. Dans une exclusion, la filiale est séparée à l’aide d’une vente par introduction en bourse standard, plutôt que d’abord distribuée aux actionnaires via un dividende. Trois des plus grosses opérations d’introduction en bourse de l’année dernière étaient des carve-outs.

La tendance se poursuit. Kenvue, la branche grand public du colosse de la santé Johnson & Johnson, a levé 3,8 milliards de dollars dans le cadre d’une offre élargie cette semaine. L’accord, qui valorise Kenvue à plus de 41,5 milliards de dollars, est la plus grosse cotation aux États-Unis depuis 2021.

Kenvue, propriétaire des analgésiques Tylenol et du rince-bouche Listerine, a réalisé environ 1,5 milliard de dollars de revenu net sur des ventes de 15 milliards de dollars sur une base pro forma en 2022. Son prix a été évalué à une valorisation percutante de 28,5 fois les bénéfices de suivi. Cela se compare aux 23 fois sur lesquels J&J elle-même négocie et aux 20 et 25 fois que les sociétés de biens de consommation telles que Reckitt Benckiser et Procter & Gamble commandent.

Rentable Kenvue réalisera également un rendement en dividendes de plus de 3,6 % sur la base d’un versement trimestriel prévu d’environ 20 cents par action. J&J reste l’actionnaire majoritaire, avec une participation de 90 %, après l’introduction en bourse. Cela crée un excédent potentiel d’approvisionnement en stocks. Les litiges futurs constituent un autre risque. J&J s’occupera de toutes les responsabilités liées à la poudre de talc aux États-Unis et au Canada, mais Kenvue peut faire l’objet de réclamations d’ailleurs.

La performance des carve-outs récents est inégale. Sur les trois principaux exemples de l’année dernière, seul Mobileye Global, l’unité de voiture autonome d’Intel, se négocie au-dessus de son prix d’introduction en bourse. Les entreprises à croissance lente mais régulières et génératrices de liquidités de Kenvue offrent une certaine défensive. Compte tenu de la volatilité récente des marchés boursiers, cela devrait rassurer les acheteurs potentiels.

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