Inzaghi en fin de course, seul un miracle peut le sauver. Et en trois parties le présent se joue

La dixième défaite en championnat réaffirme la fragilité de l’Inter en championnat : en fin de saison le club se tournera vers un autre entraîneur à moins que de très hauts sommets ne soient atteints en Europe. Et entre la Coupe d’Italie et la Ligue des champions, l’entraîneur risque d’être disculpé

Même la dernière certitude du championnat Nerazzurri, inexorable, s’est effondrée, même Giuseppe Meazza n’est plus la douce maison de son Inter, qui tombe à plusieurs reprises et à 10 jours de la fin de la Serie A il panse ses blessures pour avoir perdu autant de matchs. Les défaites à deux chiffres à Milan n’ont été observées que dans les saisons les plus sombres de plus d’un siècle et le club est de plus en plus agacé par les faux pas répétés de l’équipe : les trois prochains matchs, s’ils sont négatifs, pourraient être les derniers de Simone Inzaghi. Car face à la Fiorentina seul le but semble avoir été manqué, mais cela « seulement » désormais ne fait qu’exacerber encore plus les papilles d’un Inter lassé d’ingérer des pilules amères.

Responsabilité

« Nous devons faire plus, moi d’abord » est la phrase que Simone Inzaghi a choisi d’utiliser une fois de plus, mais la nette impression est que son destin est scellé en ce moment. En fin de saison, en théorie, car désormais, on ne peut plus toucher à la légère une équipe en lice pour deux trophées, dont la Ligue des champions, comme cela ne s’était pas produit depuis une douzaine d’années. Mais si le prochain triplé d’engagements entre la Juventus, Salernitana et Benfica ne déclenche pas un tournant… au revoir. Le problème est que même le but extraordinaire des quarts de finale européens – exceptionnel en soi – en ce moment ne peut valoir confirmation. En fait, pour le club et pour la direction, le championnat est le moteur, qui d’abord impose clairement le statut sur la scène nationale puis pose les bases de la saison suivante. Dimanche en Serie A pourrait théoriquement « donner » un dépassement aux mains de Milan et un branchement de la Roma : Inzaghi pourrait donc se retrouver +2 sur un cinquième de l’Atalanta et fraîchement sorti du succès sur les Cremonese. Bref, l’exclusion des quatre premières équipes du championnat, même si elle n’était difficile à prévoir qu’il y a un mois, n’est qu’à un pas. Et sportivement ce serait un drame, vu le penalty de la Juventus et vu le rythme paresseux que maintient toute la troupe des « anciens poursuivants ». Le retard kilométrique du Napoli va donc pousser le club vers un changement de banc : en fin d’année dans le meilleur des scénarios, d’ici quelques semaines en cas d’effondrement vertical.

La dernière plage

En fait, maintenant le présent peut être utilisé à la place du conditionnel, car il s’agit en fait d’une certitude. Ce serait extrêmement surprenant sinon, à tout le moins. Il n’y a qu’une bouée de sauvetage à laquelle Inzaghi peut s’accrocher et elle répond au nom de Ligue des Champions. Entrer dans l’histoire avec un parcours gagnant dans la compétition pourrait en effet « racheter les fautes » de l’entraîneur de Piacenza. Au vu du tableau d’affichage du tennis offert par Nyon, la finale n’est pas impensable et ce but serait peut-être le remède à la profonde amertume qui trouble les journées de l’Inter. Car cela assurerait une somme d’argent et une masse de visibilité sans précédent dans le passé récent des Nerazzurri : cela pourrait inciter le club à fermer les yeux sur un championnat en faillite, pas tant pour la position finale – la deuxième place est largement à portée – , mais pour les proportions du retard par rapport au premier au classement et pour la fréquence des glissades. Qui après tout sont de mauvais chiffres que personne n’aime, même s’il ne manque « que » des buts.



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