Revenons au 19 octobre 2023, peu après le déclenchement du conflit au Moyen-Orient. Le Premier ministre flamand et ministre de la Culture Jan Jambon a ensuite annoncé au Parlement flamand qu’il ferait examiner GetBasic asbl et Vrede asbl, toutes deux subventionnées en tant qu’associations de travail socioculturel pour adultes. Cela avait à voir avec les reportages de ces organisations à but non lucratif sur le conflit. Jambon a souhaité faire examiner ces messages pour déterminer si ces messages étaient conformes au décret et aux règles ainsi qu’à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CEDH).
Cette projection est désormais terminée et le résultat est « rassurant », a répondu le ministre Jambon à une question de Stéphanie D’Hose (Open Vld) en commission de la culture. Les organisations impliquées respectent les conditions de subvention au sens légal, selon Jambon.
Néanmoins, Jambon souhaite maintenir les organisations à but non lucratif sous un « contrôle plus strict » pendant un certain temps, en partie parce que la communication des deux organisations est « menée à la pointe ». Un peu plus loin dans sa réponse, Jambon a également évoqué le recours aux « fausses nouvelles ».
Le fait que les organisations à but non lucratif ne puissent être légalement mises en cause, mais qu’elles soient néanmoins placées sous un contrôle accru, suscite de vives critiques, même au sein de la majorité. Par exemple, Orry Van de Wauwer (CD&V) parle sans détour d’« intimidation », qu’il juge absolument inacceptable. Le contrôle renforcé est également « un pas de trop » pour l’interrogateur D’Hose. Elle exhorte Jambon à reconsidérer sa décision.
Les critiques de l’opposition ont également été sévères. Le président de la commission, Meyrem Almaci (Verts), parle également de « pur arbitraire et d’intimidation ». Elle demande également que Jambon retire la mesure. Katia Segers (Vooruit) met en garde de son côté : « Nous nous dirigeons réellement vers un État de surveillance, vers une ‘société de surveillance’, et nous ne pouvons pas permettre que cela se produise. »