Interdiction de dépasser pour les motos et panneaux de stationnement pour les vélos cargo : quels changements dans le nouveau code de la route ?


Le code de la route, qui détermine toutes les règles de circulation en Belgique, fait peau neuve. La réforme vise une mobilité plus équilibrée et plus sûre, en mettant l’accent sur l’égalité des droits pour tous les usagers de la route.

Ans Boersma

Le code de la route garantit la sécurité sur la voie publique et veille à ce que la circulation (sur papier) se déroule de manière ordonnée, à travers les panneaux de signalisation, les règles de priorité et les limitations de vitesse. Le code de la route actuel date de 1968. Au fil des années, le code de la route a été adapté et élargi, le rendant trop complexe. Il est donc temps pour un nouveau code. Nous y travaillons depuis 2005, mais il y a enfin une impulsion des trois communautés.

Désormais, le code de la route s’appellera « Code de la voie publique », pour souligner que la voiture n’est plus la norme. La route est répartie plus équitablement entre tous les usagers, que vous vous promeniez en vélo cargo ou que vous parcouriez les rues à pied. « Les différents modes de transport doivent coexister de manière apaisée », estime Georges Gilkinet (Ecolo), ministre fédéral de la Mobilité. Objectif : une mobilité plus sûre et de moins en moins polluante.

Un nouveau code de la route est certainement nécessaire, estime l’expert en mobilité Koos Fransen (UGent). « Il y a cinquante ans, une société était organisée très différemment en termes de mobilité, la voiture était dominante. » Il trouve positif que le nouveau code donne désormais la priorité aux usagers de la route les plus vulnérables. « De nombreuses nouvelles réglementations reposent sur le principe Stop (marches, escaliers, transports publics, voiture particulière). Cela commence avant tout par le piéton.

Des changements concrets pour tous les usagers de la route

La sécurité des piétons est augmentée. Les conducteurs de tous les véhicules doivent garder une distance suffisante lors des dépassements : au moins 1 mètre en agglomération, 1,5 mètre en dehors. Le stationnement de votre vélo sur le trottoir n’est autorisé que s’il y a au moins 1,5 mètre d’espace libre. Le franchissement en diagonale devient également possible lorsqu’il y a un feu de circulation « carré vert pour piétons » à une intersection.

Les cyclistes bénéficient de plus de flexibilité. Des franchissements en diagonale leur seront également possibles. Les enfants sont autorisés à circuler sur le trottoir jusqu’à l’âge de 11 ans, maintenant jusqu’à 9 ans. Certains cyclistes peuvent choisir de rouler sur la route plutôt que sur la piste cyclable, en fonction de la signalisation routière à certains endroits. S’il n’y a pas d’autre option sécuritaire, vous êtes autorisé à circuler sur le trottoir. Il sera également possible de traverser un feu rouge en tournant à gauche, à droite ou tout droit à un panneau de signalisation spécifique.

Ensuite les speed pedelecs : rouler au pas sera bientôt autorisé à certaines heures dans les zones piétonnes et les rues ludiques. Les cyclomoteurs ne sont plus autorisés à circuler sur la piste cyclable située à côté d’une route dont la vitesse est limitée à 50 km/h. Les motos peuvent emprunter la voie de sécurité dans les embouteillages et doivent se garer « avec la route » plutôt que perpendiculairement à la route. L’interdiction de dépasser pour les voitures s’applique désormais également aux motos.

null Image Wouter Van Vooren

Image Wouter Van Vooren

Les choses changent aussi pour les voitures. Le système de stationnement alterné (permettant aux véhicules de se garer alternativement sur différents côtés de la route) prend fin. Le conducteur et les passagers peuvent être condamnés à une amende si un passager adulte ne porte pas sa ceinture de sécurité. Il est interdit de stationner et de stationner sur les tuiles de guidage pour les places de stationnement aveugles et handicapées.

Des panneaux routiers plus lisibles

Une plus grande attention sera accordée à l’inclusion avec des panneaux de signalisation non sexistes et plus lisibles. « Une étape importante pour parler de la mobilité autrement », estime Koos Fransen. Les personnes à mobilité réduite n’ont plus d’âge minimum pour utiliser des véhicules motorisés.

De plus, huit nouveaux panneaux de danger seront introduits, notamment des avertissements concernant les bornes, le brouillard et le verglas. Il y aura également de nouveaux panneaux pour les vélos cargo ou les scooters partagés par exemple, qui leur réserveront officiellement des places de stationnement.

Un fer de lance important consiste à promouvoir la mobilité active. En d’autres termes : veiller à ce que davantage de personnes laissent leur voiture à la maison. Le cabinet Gilkinet affirme que le nouveau code contribuera à accroître le nombre de marcheurs et de cyclistes. Fransen en doute. «Cela deviendra plus agréable pour les usagers actifs de la route, mais je ne sais pas si les nouvelles règles entraîneront un changement majeur dans ce domaine.» Il pense qu’il est important que la durabilité soit incluse dans le nouveau code. « Il serait dommage de mettre uniquement l’accent sur la sécurité routière. »

Mais il faut faire davantage dans ce domaine également, estime-t-il. « Il s’agit avant tout d’un équilibre entre tous les usagers de la route, mais il n’est pas question, par exemple, d’une réduction de la vitesse. » Rien n’est également mentionné sur les véhicules de plus en plus lourds dans la circulation, comme les SUV.

Il faudra encore attendre 2025

Le code de la route actualisé n’entrera pas en vigueur pour le moment. L’ensemble sera d’abord soumis pour avis au Conseil d’État et paraîtra ensuite au Moniteur belge au printemps 2024. Le nouveau code devrait être introduit à l’automne 2025. Cela donne aux régions suffisamment de temps pour se préparer. L’expert en mobilité Fransen estime que l’effet dépendra de la communication mise en place.

« Nous voulons avant tout laisser le temps aux citoyens et à tous les services concernés de s’adapter aux nouvelles règles. Et ce serait effectivement une bonne idée de mener également une campagne d’information », répond le cabinet Gilkinet.



ttn-fr-31