« Interagir avec mon frère, qui invente des brevets, n’est pas si différent d’interagir avec un compositeur" assure Ambra Redaelli, qui jongle entre deux rôles apparemment (très) éloignés : président de l’Orchestre Symphonique de Milan et directeur général d’une entreprise de mécanique de précision


ÀAmbre Redaelli55 ans, président deOrchestre Symphonique de Milan et PDG de Lave-linge Italiana Spa. Elle a toujours été partagée entre sa passion pour la musique (elle a étudié la guitare classique au Conservatoire) et sa passion pour l’entreprise familiale qu’elle a rejoint à 16 ans. «Nous créons des machines de finition de surface de précision utilisées dans 300 industries, de la bijouterie à l’aérospatiale et au biomédical (prothèses en titane par exemple)» explique. Il a occupé et occupe divers postes de direction au sein de Confindustria, Federmeccanica, Banque d’Italie, Assolombarda.

Ambra Redaelli (photo Rita Antonioli).

5h30

«J’ai une horloge intégrée : moi réveillé à cinq heures et demie. Je passe une heure merveilleuse (la seule vraiment mienne de la journée) à lire les journaux sur iPad. Si je vois quelque chose d’intéressant, j’envoie des messages : beaucoup dorment, mais il existe déjà un monde connecté… Ensuite, je prends mon petit-déjeuner, m’offre des friandises et espère qu’ainsi le désir s’en ira (j’ai du mal avec le balance) : une tartine et un morceau de chocolat avec du café au lait, en écoutant les informations sur Radio24 ou en regardant Tg5. A 7h25, je suis déjà dans la voiture : j’habite à cinq minutes de l’entreprise, à Albiate, Brianza. Non, je ne déménagerais pas à Milan : malheur à moi si je m’enlève la vue de Grigna et Resegone !

7h30

Une vue de Grigna, en Lombardie (Getty Images).

«Les e-mails passent en premier au bureau, immédiatement après les tâches fixées (vérification des commandes, approbation des commandes, besoins éventuels en personnel, gestion bancaire). Vers 10 heures je rencontre les six collaborateurs qui me rapportent directement. Quelques cafés au bureau (la moyenne quotidienne est de six heures et sept heures) et je communique souvent avec les bureaux de Symphonique, une organisation de 135 personnes (88 musiciens, les autres en administration et production). Je gère les politiques budgétaires stratégiques, je m’occupe des levées de fonds auprès des organismes publics, des sponsors et des membres bienfaiteurs. Ma vie a toujours été partagée entre la passion de la finance et celle de la musique et je ne les trouve pas en opposition, bien au contraire : en gérant la culture on apprend à insérer un peu de créativité dans le business, et du business on apprend introduire le concret dans la sphère culturelle. Ce n’est pas tout : l’innovation, qui est la marque de notre société, s’apparente au processus créatif. Interagir avec mon frère, qui invente des brevets, n’est pas si différent d’interagir avec un compositeur… ».

12 heure

L’Orchestre Symphonique de Milan avec le nouveau directeur, Emmanuel Tjeknavorian (photo Angelica Concari).

«Je vais déjeuner à la maison, alors en attendant je nourris mes cinq chats : Des pâtes et un fruit en hiver, une salade en été (je suis très douée pour en préparer toutes sortes), ou peut-être un reste de soirée. La Brianza et Milan ont des « zones » différentes : ici la pause commence à midi et se termine à 13 heures. Malheureusement, c’est un plaisir qui ne m’arrive pas souvent : j’ai de nombreuses rencontres, en ligne ou en personne, j’ai des rôles dans diverses associations et institutions . Si je retourne au bureau l’après-midi, c’est l’heure des rendez-vous avec les fournisseurs et des choses inachevées. »

Le mythe de Maria Callas réinterprété dans une tonalité contemporaine à La Scala

17h

Ambre Redaelli

«L’entreprise ferme à 17 heures et presque tous les jours je viens à Milan pour des réunions, des conseils d’administration ou des concerts, pas exclusivement les nôtres àAuditorium Largo Mahler. Mes amis m’invitent dans les différentes entreprises et c’est très important d’y participer : mon objectif numéro un est de réseauter. Pendant l’heure et demie du trajet, j’écoute des podcasts à gogo (de Matière par Simone Spetia, Sissi Bellomo et Maurizio Melis au narration de Matteo Caccia). Si je ne sors pas, je travaille à domicile (comme je le fais aussi le samedi et le dimanche : pour les comptes, les budgets, etc.) perspectives je profite du calme et du silence). L’été, je vais nager dans la piscine, mais cette saison, hélas, je n’ai pas le temps de faire du sport. »

20h

«Les concerts commencent et, à mon retour, je me prépare un smoothie ou un œuf. Si je ne sors pas, je cuisine un risotto et je bois toujours un verre de vin. A 21h je me couche avec un livre et… je m’endors ! Je lis beaucoup mais surtout dans le métro, lorsque je me déplace pour des rendez-vous à Milan. J’ai résilié mon abonnement streaming : devant le Télévision, effondre-toi.

iO Donna © TOUS DROITS RÉSERVÉS



ttn-fr-13