Instabilité hydrogéologique, projets au ralenti et 8 milliards détournés ailleurs. Un plan manque, Pnrr marginal


Il était une fois un plan d’instabilité hydrogéologique, approuvé dans des sections importantes : il avait relié un fonds national de 8,5 milliards et avait été confié à une structure centralisée au Palazzo Chigi appelée « Safe Italy » qui était la seule à mettre un peu d’ordre dans le grand Far West de la défense du sol en Italie. Pour le guider des techniciens du calibre d’Erasmo D’Angelis et de Mauro Grassi. Il avait été levé par le gouvernement Renzi et a ensuite été liquidé du jour au lendemain par le gouvernement jaune-vert Conte 1. Le même qui n’a pas directement lancé l’amnistie de la construction à Ischia, mais a approuvé des règles pour accélérer les pratiques.

Aujourd’hui – après un énième drame – ces questions font l’objet de guerres politiques et médiatiques, notamment entre Conte et Renzi, mais ce qui compte vraiment, c’est l’incapacité d’un pays (et de sa classe politique), même sur une question aussi lugubre, à converger sur des solutions capables d’aborder et de résoudre les problèmes. La dissolution de « Italia Sicura » était une folie : même les projets ischiens à Casamicciola et Forio ont été arrêtés. Les 8,5 milliards de fonds liés à ce grand plan ont été dispersés, nul ne sait s’ils étaient destinés à autre chose ou affectés aux régions et éparpillés dans des projets qui ont le vice habituel de la fragmentation.

Même le sacré Pnrr sur l’instabilité hydrogéologique fait un trou dans l’eau. Marginal. Hors du sujet. Les règles insérées avec force par l’ancien sous-secrétaire à l’environnement, le Parti démocrate Roberto Morassut, dans le premier décret de simplification du Pnrr (77/2021) ne sont toujours pas appliquées. Et les 2,49 milliards inclus dans le Pnrr pour l’instabilité hydrogéologique (mission 2, volet 4, investissement 2.1) sont des substituts aux fonds nationaux dispersés ou ce qu’il en reste, mais la moitié va à la Protection Civile qui ne fait pas de prévention. Dans la même mission il y a 6 milliards pour les communes, peut-être mis là pour dire que les 8 milliards du passé sont tous encore là. Mais que ces 6 milliards n’aient rien à voir avec un plan stratégique est admis par le Pnrr lui-même qui dans le volet 2.2 se lit comme suit : « L’investissement augmentera la résilience du territoire à travers un ensemble hétérogène d’interventions (petites et moyennes) à menées en milieu urbain. Les travaux porteront sur la sécurisation du territoire, la sécurité et l’adaptation des bâtiments, l’efficacité énergétique et l’éclairage public ». De la fragmentation à l’hétérogénéité. Pure misère. Un peu plus qu’un cadeau aux communes sans sens de déplacement.

Force est de constater qu’il n’y a pas de plan national et, avec son flair politique habituel, la Première ministre Giorgia Meloni s’en est déjà emparée, en en annonçant un pour la fin de l’année.

Morassut, père des lois qui simplifieraient (si elles étaient appliquées), rappelle qu' »on parle ici d’interventions très délicates, bassins de laminage, vases d’expansion, dragage en rivière, confinement des bords d’éboulement, qui nécessitent des ouvrages techniques hyper-spécialisés » . Il propose des noyaux régionaux, c’est le poste Pd. Mauro Grassi soutient au contraire que « sans un noyau central, il est impossible de gérer un plan qui ne peut être que national, avec des articulations régionales ». Maintenant, nous attendons la recette Meloni. Il n’y a pas beaucoup de temps si vous voulez prendre le train 2026, peut-être avec un Pnrr modifié.



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