ING et ABN Amro ont contribué à l’émission de plus de 100 milliards d’euros d’obligations pour l’industrie fossile depuis 2015, année de la conclusion de l’accord de Paris sur le climat. Cela inclut les sociétés pétrolières, gazières et charbonnières qui exploitent de nouveaux gisements. Ça montre Mardi de l’enquête d’Investico, Suivez l’argent et divers médias internationaux, tels que Le Monde, Le gardien et El Pais.
A lire aussi : Près de la moitié des subventions fossiles ne peuvent pas être supprimées rapidement
Lorsque les sociétés pétrolières, gazières et charbonnières ont besoin de capitaux pour financer des projets fossiles, elles se tournent vers les banques pour lever des investissements auprès des investisseurs. Les banques contractent des prêts auprès des investisseurs (les obligations), selon lesquels les entreprises fossiles sont obligées de rembourser le montant (et le taux d’intérêt) après un délai convenu. Les banques en tirent des commissions, tandis que les sociétés fossiles peuvent dépenser librement l’argent qu’elles collectent, par exemple pour le forage pétrolier et gazier.
Plusieurs banques américaines et européennes ont annoncé ces dernières années qu’elles investiraient moins dans l’industrie fossile. Selon l’étude, elles ne tiennent souvent pas leurs promesses : en 2016, 96 milliards d’euros d’obligations pour des entreprises fossiles ont été émises, alors qu’en 2020, ce chiffre s’élevait à 248 milliards d’euros. Le montant a diminué les années suivantes, mais semble avoir de nouveau augmenté en 2023.
Le trading d’obligations est un moyen sous-exposé pour les banques d’aider les entreprises fossiles, écrit Investico. Un prêt direct à une compagnie pétrolière est visible dans l’administration financière, mais l’implication d’une banque dans l’émission d’une obligation ne l’est pas. C’est pourquoi les banques peuvent ouvertement promettre de cesser leurs activités financières dans l’industrie fossile, mais en réalité elles continuent de gagner de l’argent grâce à de tels projets.
L’enquête indique qu’ING a été impliquée dans dix obligations l’année dernière. Cela représente un total de 10 milliards d’euros pour les sociétés américaines et norvégiennes qui ont foré des gisements de pétrole et de gaz. Dans sa réponse, la banque indique qu’il s’agit de “financements de projets” et qu’elle n’aide pas les entreprises qui lèvent spécifiquement des fonds pour ouvrir des gisements de pétrole ou de gaz. ABN Amro a déclaré en 2018 qu’elle cesserait de financer les activités fossiles, mais a répondu à Investico qu’elle autoriserait des exceptions à cette politique dans certains cas « sous certaines conditions ».