Indignation face aux ventes aux enchères de chefs-d’œuvre d’un musée suisse pour survivre

Le musée Langmatt à Baden, en Suisse, a fait beaucoup de bruit avec son intention de vendre trois tableaux de Paul Cézanne. En novembre, le musée proposera deux natures mortes et une marine du postimpressionniste français vendues aux enchères chez Christie’s à New York pour assurer l’avenir du musée.

Le musée Langmatt, ouvert en 1990, abrite une collection d’une cinquantaine d’œuvres d’art impressionnistes rassemblées au début du siècle dernier par le constructeur de machines suisse Sidney Brown et son épouse Jenny.

Selon la municipalité de Bade et la Fondation Langmatt, le musée a besoin d’environ 42 millions d’euros pour survivre. Le musée a convenu d’un format de vente aux enchères unique avec Christie’s. Si le premier Cézanne offert, une nature morte aux fruits avec un pot de gingembre, réunit la somme requise, la vente aux enchères des deux autres tableaux de Cézanne n’aura pas lieu. La nature morte aux fruits a un objectif de prix de 33 à 52 millions d’euros.

Une politique à courte vue

Les critiques qualifient de scandaleuse la vente du chef-d’œuvre. Dans Le journal des arts déclare Tobia Bezzola, président de la section suisse de l’association internationale des musées Icom : « Pour Icom, il s’agit d’une priorité absolue. Ne pas aller. Le musée vend des chefs-d’œuvre de la collection pour financer ses futurs coûts de fonctionnement.

Bezzola met en garde contre la création d’un précédent: «Les villes et les cantons suisses sont très souvent tentés de couvrir les frais de fonctionnement des musées par le biais des ventes. Une politique terriblement à courte vue.»

Markus Stegmann, directeur du musée Langmatt, qualifie la vente aux enchères de « douloureuse ». Les tentatives précédentes pour remettre de l’ordre dans les finances ont échoué, dit-il.



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