Tourbillon d’émotions pour l’équipe de l’émir qui évite la crise totale après le KO de la Ligue des champions : en plus de Pulce, le doublé de Mbappé et les buts de Neymar qui sort alors sur blessure
Fou, fou du Psg. Il n’y a pas d’autre façon de définir une équipe qui a forcé tous ses fans dans des hauts et des bas émotionnels de pure folie en un seul match. Deux buts d’avance, puis s’est incliné 3-2, glissant dangereusement dans la crise provoquée par la défaite de mardi en Ligue des champions, le club de l’émir qatari a été ressuscité au dernier souffle, de la manière la plus spectaculaire, sur un coup franc de Messi. Lilla de Fonseca quitte le terrain avec les honneurs militaires, et les trois buts de Diakité, David et Samba. Pas de quoi apaiser les stars de la maison. Pas seulement Messi, mais aussi Mbappé, avec un doublé, et Neymar, cependant, qui est sorti sur blessure, sans doute grave.
LES CHOIX
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Avec trois buts et beaucoup d’émotions, la première mi-temps devient intéressante par l’attitude avec laquelle les deux équipes abordent le terrain : le PSG déterminé à sortir du trou dans lequel il s’est mis après trois défaites consécutives ; Lille déterminé à ne pas perdre le bon rythme qui les a amenés à la cinquième place. Et puis Fonseca ne lâche pas ses idées malgré le burn du 1-7 au match aller. Une autre ère géologique pour un PSG qui doute de tout, notamment d’un point de vue tactique. Après le 4-2-2 en Ligue des champions, évolué vers un 3-4-3 hybride et maigre, Galtier, déjà menacé d’exemption, revient sur le 4-3-3 en misant sur le trident d’or. Fonseca répond par un 4-2-3-1 qui se transforme cependant en un 3-2-4-1 venimeux avec Weah, l’attaquant reconverti en latéral gauche. Et si ce n’est pas le fils de l’art qui enfonce l’aile, c’est l’autre jeune Diakité rampant qui pousse à droite.
Vol
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Juste après 3′ Weah engage Donnarumma, entrant par son couloir, échappant à Pembélé. Le PSG n’est pas là et fait compter le milieu de terrain le plus régulier, avec Verratti aux commandes, Vitinha à droite et Ruiz, plus frais du milieu de terrain gauche qui communique bien avec Neymar et Mbappé. Mais c’est Messi qui a été le premier à engager Chavalier à la 5e minute. Pourtant, il en faut très peu pour que le PSG décolle avec Mbappé qui dévore les espaces avec férocité. Et trouver le but à la 11e minute, spectaculaire. Lancé par Neymar, le Français perce littéralement l’opposition des défenseurs Diakité et Djalo, eux aussi humiliés d’un tunnel, et bat Chevalier. Je ne paye pas le doublé du PSG à la 17e minute, cette fois avec Neymar qui démarre et termine une action, transformant le soutien de Vitinha dans le filet à droite. Le voile de Messi est également appréciable pour donner une continuité à l’action.
NEY OUT
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Lilla a le mérite de ne pas baisser les bras, mais aussi la condamnation d’être face à un Donnarumma concentré. Les Bleues ont travaillé la prolongation sur une passe en retrait suicidaire de Kimpembe (10e) puis ont refusé le but à David, bien rattrapé par Weah à la 21e minute. Mais il n’a rien pu faire à la 24e minute quand, suite à l’élaboration d’un corner, Lille a réduit de moitié les distances avec Diakité qui a pris la tête parmi les défenseurs centraux locaux. Puis petit à petit le PSG se retire et accorde à Lilla de longues périodes de possession, qui pourtant n’aboutissent à rien de concret. Galtier avait déjà perdu Mendes sur blessure en première mi-temps, Neymar s’est blessé en début de seconde mi-temps. Le Brésilien subit un tacle d’André au trocart provoquant une torsion anormale de l’habituelle et fragile cheville droite. Sortie inévitable, sur une civière. L’indisponibilité risque d’être longue.
CENDRES
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Comme si cela ne suffisait pas, à la 11e minute, l’arbitre a concédé un penalty généreux aux invités, réservant Verratti pour une légère emprise sur Djalo. David ne s’y trompe pas sur penalty (13′), pour le 15e sceau personnel. Les nerfs sautent au PSG. Et Verratti gaspille lui aussi son énergie à contester chaque décision de l’arbitre, perdant sa lucidité. D’un de ses ballons perdus au milieu de terrain, André Gomes invente un long ballon pour Bamba qui échappe facilement à Bernat et punit Donnarumma du droit au premier poteau. La crise semble alors s’estomper autour du cou des Parisiens, mais Mbappé desserre à nouveau son étreinte, qui arrache l’égalisation d’une glissade du pied droit, sur un appui de Bernat, déclenché par Verratti (42′). A la 50e minute, le PSG est pris en charge par Messi qui obtient un coup franc aux 22 mètres, central, idéal. Le champion du monde ne s’y est pas trompé : il a calibré son pied gauche qui a heurté la base du poteau droit et s’est retrouvé sur le filet. Et le PSG renaît de ses cendres.
19 février 2023 (changement 19 février 2023 | 15:29)
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