Incrédulité en Italie : le bijoutier qui a abattu des voleurs doit écoper de 17 ans de prison

REGARDER. Le braquage a été filmé par les caméras de surveillance du bijoutier

Le vol à Grinzane Cavour a eu lieu au printemps 2021. «C’était eux ou moi», avait alors répondu le bijoutier Mario Roggero (68 ans). Les victimes étaient Giuseppe Mazzarino (58 ans) et Andrea Spinelli (44 ans). Leur compagnon Alessandro Modica a réussi à s’en sortir blessé.

Les braqueurs ont fait irruption dans le commerce vers 18h30. Ils étaient armés d’un couteau et d’un pistolet, qui se sont révélés plus tard faux. Le bijoutier travaillait à l’arrière du magasin lorsqu’il entendit sa femme appeler. Les gangsters ont battu sa femme et bâillonné une fille adulte présente.

Mario Roggero (68 ans) s’est rendu au magasin et a dû ouvrir la caisse. « J’ai ouvert la caisse avec ma main droite et le tiroir où se trouvait mon arme avec ma main gauche. Je devais… J’ai tiré en premier. Puis ils se sont enfuis», a déclaré le bijoutier peu après le vol.

Roggero (68 ans) a affirmé devant le tribunal qu’il ne savait pas où se trouvait sa femme et qu’il craignait qu’elle ait été kidnappée. «Je ne pouvais pas la voir», dit-il. Roggero affirme également avoir été traumatisé par un précédent vol commis en 2015, au cours duquel il avait été blessé et 200 000 euros volés, et dans lequel, selon le bijoutier, les auteurs avaient été condamnés à « deux, trois ans de probation ».

Selon le tribunal, cette version ne correspond pas aux images vidéo. Ils le montrent en train de suivre les voleurs à l’extérieur et de leur tirer dessus. « Pas de légitime défense, mais une exécution », a déclaré le procureur.

Il a demandé une peine de 14 ans de prison contre le bijoutier, mais le tribunal l’a condamné à 17 ans de prison. Cette condamnation fait débat en Italie. Même les politiciens défendent Mario Roggero.

Il reçoit le soutien de Matteo Salvini, vice-Premier ministre et chef de la Ligue de droite, qui se dit « solidaire » avec le joaillier et sa famille. « Il a défendu sa vie et sa cause », a déclaré Salvini. « Ce sont les criminels qui ont leur place en prison, pas les gens comme Mario. »

Mario Roggero (68 ans) s’est montré mécontent après avoir entendu le verdict. «Je me sens sans défense. L’État ne fait rien pour défendre un citoyen normal. Et cela après cinquante ans de travail et de paiement d’impôts. Ce genre de justice ne vaut rien. Ça donne envie de vomir.