Que cela sonne en anglais, en italien ou en espagnol, rien ne change : le courtier est cet intermédiaire qui, se réservant une commission, exécute des ordres d’achat et de vente de titres et de biens. Et quelle marchandise peut garantir les commissions les plus élevées si ce n’est les stupéfiants ? Et s’il est vrai que ‘Ndrangheta et Camorra sont des reines du trafic de drogue, elles ne peuvent être que de Campanie et de Calabre, deux des plus grands courtiers et patrons du monde.
Les histoires de Raffaele Imperiale et de Rocco Morabito – fugitifs à l’étranger depuis de nombreuses années et que l’Italie accueille désormais dans sa cellule après les récentes extraditions – font partie de celles racontées par “Narcovid – Fleuves d’argent pour les barons de la drogue au moment de la pandémie”.
Dix épisodes – désormais disponible “gratuitement” sur Spotify, Apple Podcasts, Amazon Music et sur toutes les plateformes audio numériques – qui font sortir le nouveau trafic mondial de drogue de l’enfer de la pandémie sanitaire : chiffres, pays et histoires. Surtout les protagonistes. Vieux et nouveau. En Europe, ainsi qu’en Afghanistan, au Mexique, en Colombie, au Salvador, au Brésil et dans d’autres pays d’Amérique latine.
La crise pandémique des trafiquants de drogue – comme l’atteste également le tout récent rapport de l’Agence antidrogue des Nations unies – a duré l’espace d’une matinée. En effet, tout comme certaines entreprises – en période de récession – investissent pour être prêtes à anticiper la reprise économique avant leurs concurrents, de même les cartels latino-américains et les partenaires européens et mondiaux ont mis à profit les mois marqués par le Covid-19 pour tirer le meilleur parti des opportunités et peaufiner les business plans.
La pandémie a accru la demande de drogues, à commencer par la cocaïne. Et l’offre répond, contrainte de changer de stratégies, d’alliances, de protagonistes et de voies. L’activité continue de prospérer pour un secteur – celui du trafic de drogue – qui pèse entre 426 et 652 milliards de dollars, ce qui traduit en euros, c’est entre 381 et 592 milliards d’euros par an.